Alors cette chronique est assez particulière pour moi car Kamelot est un groupe particulier à mon sens. N’étant pas du tout fan de tout ce qui touche au power/heavy/prog, je me suis cependant laissé séduire par ce groupe au talent hors norme. Environ deux ans après la sortie de leur dernier album « Epica », le quartet américain revient sur le devant de la scène avec un petit joyaux entre les mains.
Je vais donc vous expliquer ce qui fait de ce groupe un élément à part dans la scène power/prog et que l’on retrouve bien évidemment dans cet album. La chose qui marque d’emblée quand on écoute la musique de Kamelot est le chant de Khan, d’une limpidité cristalline, tout aussi expressif et dont l’inspiration permet de créer des lignes de chant parfois entraînantes parfois planantes mais toujours idéalement composées, et chose qui m’importent par-dessus tout le reste, Khan évite les aigus insupportables propres au heavy et qui gâche très souvent le reste de la musique.

Les quelques incursions de chant féminin sont elles aussi très réussies et la voix de la demoiselle est très agréable ce qui n’enlève rien à la qualité de l’ensemble. Cependant la partie instrumentale n’est pas en reste. Nous avons ici à faire à des virtuoses qui se servent de leur talent pour créer de la Musique (notez bien le M majuscule). Ce qui n’est malheureusement pas souvent le cas dans ce style où les musiciens se servent plutôt des morceaux pour faire de la démonstration technique. Les parties guitares sont tout bonnement excellentes alternant entre des passages énergiques propres au power et des leads frissonnants, sans parler des solos tous indispensables et s’intégrant parfaitement au reste des morceaux. La section rythmique est parfaitement adaptée, mettant en valeur tout le relief des riffs de Thomas Youngblood. En plus de cette base métallique des plus reluisantes, sont imbriquées des orchestrations grandiloquentes apportant des ambiances totalement immersives.

Chaque morceau à sa propre ambiance et sa propre personnalité et quasiment tous sont de vrais tubes aux refrains entêtant,les passages mélodiques créant des atmosphères quasi oniriques suivis par des montées en puissance et des accélérations fulgurantes. En plus de tout ces atouts, Kamelot se sont offerts le luxe d’inviter quelques collègues comme Shaggrath de Dimmu Borgir et Jens Johansson, claviériste de Stratovarius sur un morceau. Et cette collaboration s’avère au final plutôt réussie qu’on apprécie ou pas les groupes respectifs de ces deux guests. Pour couronner le tout la production est irréprochable, ce qui permet aux arrangements minutieux de prendre toute leur importance. Tout ceci fait que cet album plutôt long s’écoute tout seul sans que l’on voie le temps passer.

Pour conclure je dirai que cet album est une vraie perle, un bijou, un joyau, une chose qui n’arrive que très rarement. Une musique faite par des personnages inspirés et qui maîtrisent leur sujet, après un long travail de composition et d’arrangement. Espérons que leurs efforts et leur talent seront reconnus à leur juste valeur.