Difficile de produire quelque chose lorsque les changements de line-up sont trop fréquents. La preuve, VERMIN. Presque 8 ans maintenant que le groupe existe, et c’est seulement cette année que le premier album sort sous le nom de « Paradise ». Certes il y eut deux EP mais pas encore de ‘full-length’.
Vermin nous vient d’Allemagne, vous pouvez commencer à imaginer les influences et le style de jeu du groupe et dès que vous avez terminé, vous pouvez commencer à écouter « Paradise » pour vous rendre compte que finalement vous faisiez fausse route.
Oui, parce que le groupe est certes allemand, mais cela n’a pas laissé une grande empreinte dans le jeu des membres.
Evoluant dans un registre Death ‘Old School’, VERMIN ne s’est pas contenté de revisiter ce style mais avec quelques touches innovantes a réussi une totale réincarnation du Death. Oui oui, une réincarnation, avec des changements de rythmes très fréquents couplés à des variations de tempo et une alternance entre parties très rapides et d’autres qui le sont beaucoup moins notamment dans des titres comme « Forsake » ou encore « While You Were Dead ». Quelques touches du bon vieux Thrash allemand avec quelques passages de « Scream » font aussi une petite apparition derrière des riffs assez lourds et une double pédale au jeu très propre. Une double pédale qui, justement, montre un jeu assez complet de la part de ‘Manuel Herz’. Le jeu n’est, certes, pas trop distribué sur les toms et risque parfois de devenir beaucoup trop monotone, mais une alternance de rythmes lents et rapides nécessitant un certain savoir faire a pu relever le défi et combler ce petit manque. Je prendrais comme exemple « Scream » ou encore « Mourning Sun », mais c’est plus présent dans différents changements de rythmes.
A côté de la rage apportée par des riffs bien accrocheurs, VERMIN ajoute aussi quelques petites touches mélodiques dans plus d’un titre. Peut-être que le solo de « Impact » fait office d’un bon exemple, mais des titres comme « Forsake » ou « Spread Your Wings » utilisent aussi quelques éléments mélodiques au niveau des riffs.

Donc pour résumer Paradise on ne pourra pas se contenter de dire que c’est un sacré mélange. Cela ne serait tout simplement pas juste pour le groupe. L’album est complet, une musique bien travaillée, des arrangements bien calculés, un chant assez correct mais surtout la touche d’originalité apportée. Car si le style reste dans un Death très classique, les petits éléments parfois techniques, parfois mélodiques, les petites touches Heavy apparaissent ici et là dans l’album, les quelques passages Thrash accélèrent assez souvent le rythme sans pour autant mêler l’agressivité du Thrash à la lourdeur et la rapidité du Death. Tout cela accompagné d’un jeu correct, d’une bonne synchronisation et d’un son très propre donne un résultat des plus satisfaisants et même plus encore. Cela montre bien que le groupe a enfin trouvé l’équilibre qu’il a longtemps cherché, espérons qu’il n’y aura plus de changement de line up car VERMIN ça promet.