Formé en 2009, SUPER SCREAM est le type même de groupe qui n’a pas perdu son temps puisqu’il sort actuellement son premier album, un huit titres de Métal progressif des plus audacieux. « Some strange heavy sound » est pour ainsi dire, un de ces albums dans lesquels les musiciens ne se sont posés aucune contrainte lors de sa composition. Qu’en est-il donc du pauvre auditeur noyé dans ce melting pot d’influences ?
Et bien, mes amis, l’auditeur n’est jamais perdu. Certes, le groupe est totalement barré et fait appel sans complexe au latino, au Thrash, à la bossa et au classique, néanmoins une ligne directrice se dessine : l’efficacité. « Some strange heavy sound » est un marasme sonore étrange et lourd, mais perpétuellement catchy. Porté par une production qui n’a rien à envier à certains albums de progressifs américains, le tout est une claque musicale à la fois dense et fouillée. Les traces laissées par DREAM THEATER et RUSH sont évidentes et certains accuseront probablement la formation de trop peu se détacher de ses influences, comme « Point of no return ». Quoi qu’il en soit, le feeling latino est toujours plus ou moins là, discret ou non, un peu comme une façon de rappeler que SUPER SCREAM possède une personnalité qui lui est propre. « Some Strange Heavy Sound » est typiquement le genre d’album auquel on ne voit pas quoi reprocher, même en cherchant bien. Les plus mesquins râleront après l’accent frenchy, mais pour notre part nous considèrerons que cela donne simplement du cachet. Cependant, il ne s’agit pas non plus d’un album incontournable. Il manque un morceau de bravoure digne de ce nom. Il manque aussi de la brutalité. Même si le groupe s’aventure sur le terrain d’un Thrash assez brutal lorsqu’il sort les grosses rythmiques, on sent qu’il a été tenté par l’alternative extrême mais qu’il n’a jamais vraiment osé se lancer clairement dedans. Un peu plus d’audace en ce sens aurait sûrement été une bonne idée car cette demi-teinte en ce qui concerne la question de l’extrême est un peu frustrante. Notre chanteur est ici comparable à Glenn Hugues ou Ian Gillan, mais il faut avouer qu’un petit growl ou deux à certains endroits auraient été vraiment la cerise sur le gâteau.
En conclusion « Some strange heavy sound » est un album d’une grande maturité dans la mesure où il s’agit du premier que produit la formation. SUPERSCREAM, pour devenir un incontournable du genre doit se recentrer sur ce qu’il fait de mieux, c'est-à-dire, ce mélange des sonorités métalliques et latino, et surtout aller au devant de cette tentation du Métal extrême.