Certains l’appellent Power Rock, d’autres l’appellent Stoner Rock, et quelques uns l’appellent peut-être même Punk Rock … Nous, nous l’appelons DEFUSE. Voilà, c’est un mélange de tout ça que vous retrouverez sur « BANGKOK ADDICTION », le second album des Finlandais, 5 ans ( !) après leur premier opus. Alors ce n’est jamais bon signe : mésententes ? Changements incessants de Line-up ? Remise en cause ? Mais DEFUSE résiste (houla, jeu de mot), « BANGKOK ADDICTION » a du s’enfanter dans la douleur. Et c’est souvent là que le talent se révèle …

Dès la première piste on est happé par ce son DEFUSE. Les guitares grasses si caractéristiques du Stoner, la basse percutante qui se montre parfois très groovy (« Back To the Underground ») et une voix rauque n’roll très classe. S’appropriant le schéma classique Intro – Couplet – Refrain, le groupe ne se montre pas avare en morceaux puissants qui vous feront Headbanguer et taper du pied un bon moment. Les refrains sont souvent entêtants (à tel point qu’on les fredonnera souvent dès la deuxième écoute (« Back to the Underground », le très Punk « Grace the Devil »)),et sont appuyés par la voix si charismatique de Hylsy. Et bien qu’évoluant dans un registre différent voire opposé, on y trouve des similitudes avec celle d’Axl Rose dans le phrasé (l’exagération des voyelles surtout, flagrant sur « Back to the Underground » ou « Adrift »). Ce qu’on retiendra c’est aussi la performance des guitaristes, particulièrement celle d’Arto, le lead guitariste qui se montre très habile avec une 6 cordes. Les soli sont souvent remarquables (« Melting Sky », « On Your Blind Side », « Flying Colours ») et les riffs inspirés (« Back to the Underground », « Evil Soul »), ravageurs (« Flying Colours », « Grace the Devil ») et tendent à emprunter au Rock américain des années 90 (« On your Blind Side »). Le bassiste se tire sa part du gâteau grâce au mixage : son instrument est très présent et accompagne plusieurs fois Hysly, seul.

La production permet d’entendre le travail effectué par le groupe sur les arrangements et le nombre de détails qui sillonnent l’album, parfois insignifiants mais qui rajoutent beaucoup au son final (bruitages, son des guitares, effets). Un sacré travail abattu par le groupe et l’ingénieur son qui se doit d’être souligné. Le groupe a bien étudié son sujet et n’hésite pas à emprunter des idées à droite à gauche. Finalement, ils ont raison : leur style de musique, c’est bien Defuse !

La courte durée de l’album (39 minutes, les pistes ne dépassant que rarement les 3’30) nous évite de nous laisser rattraper par Madame lassitude et permet aux onze chansons d’être plus percutantes, d’autant que les albums dépassent rarement les 10 chansons dorénavant. Difficile donc de bouder notre plaisir, et il serait dommage de passer à côté d’un tel ouragan Rock.