Très peu de groupes réussissent à faire du metal sans guitare. Le groupe le plus célèbre est indéniablement Apocalyptica. Un peu de chauvinisme ne fait pas de mal alors citons aussi My Own Private Alaska qui, contrairement aux virtuoses finlandais, a osé le metal dépourvu de guitare. IN LEGEND, à peu de choses près, emprunte le même chemin mais s'accorde néanmoins les services d'un bassiste.
 
 L'album a un titre peu motivant, à savoir "Ballads 'N' Bullets", qui donne l'impression que l'on va replonger dans le hard rock FM. Heureusement, Bastian Emig est plus créatif que ça et l'ancien batteur de Van Canto a décidé de se mettre au piano, en évinçant les guitares. Pari osé, il faut l'avouer et si les premières notes de cet album sont des plus plaisantes,14 compositions à ce rythme, c'est vraiment indigeste. Pourtant, tout avait bien commencé avec un "Heaven Inside" qui nous rappelle que le piano est vraiment un instrument qui est très souvent bien exploité dans ce monde du metal. De même, "Pandemonium" avec son rythme assez festif et dans un style très nordique semblait prometteur. Les instruments s'accordent à merveille et on savoure pleinement ces mélodies entraînantes donnant presque le sourire. Mais très rapidement, l'euphorie retombe et si l'idée de départ est bonne, on tombe presque dans le pathétique. Certes, le sieur Emig a sa vision du metal et on peut éventuellement envisager quelques pogos sur des titres comme "Heya". Mais de là à nous faire un morceau sur les circles pits, non. "Vortex", aussi bien pour ses paroles que pour son style, frise le ridicule et on en vient à croire à une mauvaise blague. Mais le trio est tout ce qu'il y a de plus sérieux même si j'ai beaucoup de mal à imaginer un gros circle pit là dessus au Hellfest ou au Wacken O.A (à l'exception de quelques énergumènes complètement ivres, je ne vois pas...).
On ne sera guère surpris de voir Inga, issue elle aussi de Van Canto, participer à cet album, avec "Stardust" pour ce qui est, à mon sens, le meilleur morceau de cet album, d'autant plus que la voix de Bastian, peu gênante au début, en devient plus qu'agaçante à la longue. A titre personnel, je trouve que le style piano/batterie/basse s'accorde nettement mieux avec une voix féminine et ce titre me conforte dans cette idée. A titre de comparaison avec Van Canto, on peut également apprécier une production presque parfaite, à l'instar d'albums comme "Tribe Of Force" (et non les productions précédentes) Tout comme chez Van Canto, les compositions sont variées, trop peut- être, et c'est sûrement ce qui créé cette désagréable sensation de saturation.

Avouons-le, l'idée est bonne et on ne peut que saluer, féliciter, voire même ovationner cette initiative, cette créativité que très peu n'auraient pu imaginer. Mais à trop vouloir bien faire, In Legend voit beaucoup trop loin et nous en donne plus qu'il n'en faut pour un premier jet.