MENTAL D-STRUCTCION publie ses albums depuis 2006 parfois en téléchargement libre d’ailleurs pour ceux qui seraient intéressés. Entre les compilations et les différents albums, le groupe est plutôt productif. Le projet regroupe plusieurs membres ce qui n’est pas une évidence dans ce milieu musical. La spécificité de MENTAL D-STRUCTION est de ne pas mettre de frontières dans sa production. L’univers musical du groupe est ouvert à l’electro en tout genre allant jusqu’à introduire des parties proches de celles que l’on trouve dans la musique de Clint MANSELL (« Requiem for A Dream », « Black Swan »…)

Comme toujours dans ce style, l’album est particulièrement bien produit. Que ce soit les parties électroniques ou les instruments plus traditionnels, si toutefois ce ne sont pas des samples, ont un rendu impeccable. C’est l’avantage indéniable que celui de travailler directement à partir de l’électronique.

L’album se décompose en 14 pistes. On a tout de même l’impression d’écouter un ensemble plus qu’un album où les morceaux se distingueraient clairement les uns des autres. On garde ainsi une cohérence digne d’une bande son pour un film. La plupart des titres sont des instrumentaux. Sur certains, comme « Discharge » par exemple, on peut entendre un peu de voix, mais c’est un fait plutôt rare pour le groupe. De plus, la voix est tellement travaillée qu’il est difficile de l’extraire de l’ensemble. Son intégration confirme l’utilisation de la voix comme d’un instrument à part entière.

« Remember » lance l’album sur une tonalité assez ambient. MENTAL D-STRUCTION prend le temps d’amener l’auditeur dans son univers. Celui-ci est assez simple dans un premier temps. On découvre la richesse sonore du groupe avec ses instruments à corde mélangé à de l’électronique pure et dure. Ces deux sensibilités plutôt opposées en apparence créent une véritable richesse musicale. La présence de voix permet à cette ambiance de s’enrichir toujours plus. « Jeremie 25.30» possède une dimension plus classique au niveau de l’utilisation de l’électronique mais l’apport des cordes crée une originalité qui n’est pas des moindres. « Last Breath » est quant à lui plus basé sur l’ambiance que sur la rythmique. En trois morceaux, on a déjà un bon échantillon de ce dont le groupe est capable. On obtient une diversité très enrichissante. « Arkan » approfondit le tout en se faisant plus minimaliste. La présence du piano apporte une dimension toujours plus sombre à ce style déjà pas très enjoué. MENTAL D-STRUCTION continue ainsi à égrainer son savoir-faire avec toujours une très bonne inspiration, « Edge Of Depressed », « Learn Till’ Death » ou des chants féminins apportent une nouvelle forme de mélodie, « Doomed », « Perv. Verse ».

MENTAL D-STRUCTION arrive avec un album qui a de quoi surprendre mais qui contrairement à d’autres est très bien construit. Les aspects les plus rugueux du groupe côtoient dans le même temps des mélodies toujours plus douces. Ce contraste permet au groupe de créer un univers particulièrement intime et riche.