Vous aimez les super-groupes ? Oui, moi aussi car c'est souvent l'occasion de se régaler musicalement parlant avec des line-up hors du commun qui se font plaisir et nous font profiter par la même occasion de leur savoir faire, du point de vue technique mais aussi émotionnel.
Dans cette scène, voici un revenant qui avait un peu lâché du lest ces dernières années. Il s'agit de LOCK UP, groupe de death/grind fondé en 1998 par Shane Embury et le regretté Jesse Pintado (tous deux de NAPALM DEATH). Le groupe nous avait impressionné avec deux albums sortis dans la foulée presque coup sur coup, "Pleasure Pave Sewers" (1999) et "Hate Breeds Suffering" (2002). Ensuite il a "meublé" son absence pour de nouveaux titres avec la sortie d'un "Live In Japan" en 2005 et "Violent Reprisal" la compilation de 2007.
Mais cette fois-ci, le retour sur le devant de la scène est fracassant avec un line-up percutant comprenant au chant Tomas Lindberg (AT THE GATES), à la basse Shane Embury (NAPALM DEATH), à la batterie Nick Barker (ex-CRADLE OF FILTH, ex-DIMMU BORGIR)et à la guitare Anton Reisenegger (CRIMINAL). Ce line-up qui vient de sortir une nouvelle orgie sonore appelée "Necropolis Transparent".

Inutile de vous dire que les vieux briscards du métal Européen ne font toujours pas dans la dentelle. Ici tout respire le death/grind/crust old-school des 80's ayant copulé avec l'énergie du hardcore pour accoucher d'un monstre hybride d'une violence effarante, et d'une efficacité redoutable. Souvenez vous des méfaits d'un REPULSION ou d'un TERRORIZER, et vous comprendrez ce que je veux dire.
La voix de Tomas Lindberg fait merveille et semble plus accrocheuse que celle de Peter Tägtgren (HYPOCRISY, PAIN) qui avait assuré auparavant les vocaux dans la formation. Donc ici, le chant est plutôt situé dans un registre aboyé et vomi, moins de growls caverneux on s'en doute. Ces vocaux sont souvent au bord de la rupture, agressifs, mais bien contrôlés. les titres sont courts, bien typés grind, un peu similaires à la longue, mais la qualité des envois nous fait passer à la trappe ce côté linéaire.
Niveau musical, il y a bien sûr un gros travail de la basse, des riffs lancinants et écorcheurs, une batterie de malade mental. Ça blaste à tous les étages, ça vous remonte les tripes au cerveau. On sent l'urgence du propos et l'on flirte souvent avec des plans à la NAPALM DEATH, on n'y échappe pas.

LOCK UP est revenu avec sa machine de guerre bien huilée, avec un gros son, une bonne production. Là où le groupe est passé, rien ne repoussera (comme Attila et les Huns). Après quinze titres dérangés et dérangeants qui vous donnent envie de tout foutre en l'air dans votre salon, un instrumental lourd, aux accents indus, inquiétant, avec des voix devinées vous apporte le contraste apocalyptique. La machine s'est arrêtée, vous pouvez reprendre vos esprits et vaquer à vos occupations après cette tornade grindcore de qualité. Cette bourrasque qui nous a montré un LOCK UP toujours aussi allumé et inspiré dans le genre "petit métal extrême du samedi soir" pour vous éclater et vous défouler sans limite.

Conclusion de la chronique, et bien, il n'y a pas de conclusion. Tous ceux qui aiment le style représenté ici auront déjà prévu d’acquérir cette nouvelle bonne galette venant de sortir du four pour vous "péter à la figure" tout simplement, un délice bien pimenté de métal extrême comme on l'aime.