Parmi les différentes catégories de metal, si il y en a une qui est saturée, c'est le metalcore. Trop utilisé par de nombreux groupes ne sachant pas comment qualifier leur musique, le metalcore s'est massivement inscrit comme un nouveau mouvement avec des codes bien précis. Les premiers venus sur ce terrain ont fait énormément d'émule mais cette recrudescence de groupe a contribué à faire devenir ce qu'est le metalcore de nos jours : une musique fourre tout ou tous les styles peuvent y être représentés en un seul morceau. Heureusement certains sont plus ingénieux que d'autres et trouvent le moyen de rendre le metalcore plus original. The Interbeing fait partie de ceux là...

Ce quintet tout droit venu du Danemark a fait ses premières armes dans le metal en 2001. Encore à l'époque ils cherchaient dans quel sens orienter leur musique, le metalcore étant l'alternative la plus rapide trouvée par le groupe. En 2006 le groupe ne renie pas ses racines metalcore et va recruter un nouveau guitariste qui a de l'expérience dans le mixage des sons électroniques : la future orientation de The Interbeing est désormais connue.

Officiant dans un metalcore tout ce qu'il y a de plus simple, ils ont néanmoins trouvé le moyen d'apporter un nouveau souffle en intégrant un coté indus à leur musique.
Déservant des compositions ultra musclées qui font mouche autant sur CD qu'en live, de nombreux samples électroniques contribuent à soutenir la violence musicale qui règne en maître. Alternant entre nappes de piano glauques ou bien mélodiques, Boas Segel signe en plus du travail sur la six cordes; un superbe tableau aux sonorités électroniques (Fields Of Grey). Qui a dit que l'électro n'était pas compatible avec le metal ? The Interbeing nous en donne la preuve sur cet Edge Of The Obscure. A de nombreuses reprises, certains crieront à la ressemblance avec Fear Factory mais ne vous y trompez pas; il faudra certes plusieurs écoutes pour s'en apercevoir mais le combo a une véritable identité musicale qui fait que l'option Fear Factory est à écarter. Préférant un coté encore plus mélodique (l'électro aidant) mais sans pour autant verser dans le power metal, ils arrivent à créer des ambiances qui opposent en permanence des lignes de guitares mélodiques avec un coté malsain tout droit venu des samples.
Si ce n'est que leur premier album, il faut reconnaître que The Interbeing ne s'est pas moqué de son public et a travaillé d'arrache pied pour arriver à tirer le meilleur d'eux mêmes. Tous les musiciens sont très appliqués et délivrent chacun des compositions très élaborées qui flirtent avec des passages syncopés à la Meshuggah ou bien les polyrithmiques que seul Symphony X ne renierait pas. Un véritable effort de la part de ces jeunes Danois qui vaut bien la peine qu'on y jette une oreille.

Débarquant sans prévenir et officiant à la base dans un registre ou l'espoir de voir surgir un bon album est réduit à zéro, il faut avouer que The Interbeing a frappé fort. Utilisant ingénieusement le côté électro, ils arrivent à créer un crossover très intelligent là où on ne s'y attendait pas vraiment. The Edge Of The Obscure est un album révélation qui redonne à nouveau espoir pour le futur de la scène metalcore.