Dans la mythologie égyptienne, Thot est le nom grec de Djehouti, le dieu lunaire de Khemenou en Moyenne-Égypte. Représenté comme un ibis au plumage blanc et noir ou comme un babouin hamadryas, Thot capte la lumière de la lune, dont il régit les cycles, à tel point qu'il fut surnommé « le seigneur du temps »...

Eh oui, malgré ce nom quelque peu énigmatique, ce groupe belge reprend le nom de cette divinité égyptienne, et nous propose sa musique, sa lumière, son grain de folie... officiant dans une sorte de metal indus/electro, le quatuor n'hésite pas à intégrer au sein de tout cela, des éléments alternatifs voire de la noise...pour un résultat quelque peu étrange...

Fondé en 2005, la formation n'a sorti que quelques morceaux et fait quelques concerts avant de réellement s'intéresser à la sortie d'un opus, représentant leur univers, leur façon de voir les choses... se fichant totalement des codes, Thot ose et agit, et offre en cette année un « Obscured by the Wind » plus brillant qu'il n'en a l'air...éléments electroniques, rock, ethniques voire acoustiques font de cette œuvre, une œuvre à part.

Déjà, l'introduction nous lance dans le monde étrange d'un Thot sensuel et émotif, piano en tête, éléments industriels et mécaniques en arrière plan, et une voix, plus qu'intime, nous alertant du fait qu'il n'y a « pas d'interrupteur ». Le morceau suivant peut rappeler les parties dynamiques et chantés de A Perfect Circle et son « Mer de Noms ». Un ensemble intimiste et sensible, malgré ces sonorités délirantes.

Mais rien qu'à partir de « Moved Hills », les parties ethniques et acoustiques font leur apparition, chants traditionnels africano/arabe en tête pour un ensemble et original, au sein d'un metal noise peut-être trop saturé, peut-être trop riche, mais assez bien ficelé.

Si « Blue and Green Are Melting Down in a Seed » est l'un des morceaux les plus atmosphériques et calmes, « Solid Insecure Flower » casse les codes en nous proposant un metal hybride, accompagné de chant masculin et féminin, de quelques murmures...

L'opus se termine avec un « Obscured by the Wind » calme et reposant, à la manière du commencement de l'album. Parties en français, sons électroniques étranges et machinisées, piano et guitare acoustique...

Thot nous fait du Thot, Thot nous impose sa musique, Thot nous lance dans son univers...difficile d'accès qui plus est, délirant, étrange et ultra saturé. Mais l'inspiration est là, ainsi que cette envie de nous montrer de nouveaux horizons. Une sphère hybride du metal s'offre donc à nous, à nous donc de nous en imprégner, et de tenter l'aventure.