Après deux albums ayant bénéficié d'un excellent accueil auprès du public, les américains de SUICIDE SILENCE nous reviennent avec un troisième cd répondant au nom de "The Black Crown". Inutile de dire qu'avec un passif aussi bon, tout le monde est en droit d'attendre la consécration d'un groupe qui, s'il n'a pas encore révolutionné le style, y aura laissé une sacrée empreinte.

A trop vouloir bien faire, les neveux de l'oncle Sam se brûlent les ailes, et un improbable sentiment de déception émerge lorsque l'écoute se termine. Vous voyez de quoi je veux parler? Pour ceux qui ne comprendraient pas, je parle d'une désagréable sensation, un mal être, des nausées, à la limite des vomissements, bref, cette même sensation après l'écoute du dernier Bring Me The Horizon en quelque sorte... Les raisons ? Elles sont simples: cet album tient davantage du Nu Metal que du Deathcore et ce n'est pas la présence du respectable JONATHAN DAVIS qui me fait dire ça. Non, ce sont plutôt les rythmiques pitoyables de morceaux barbants au possible ("Slaves To Substance") et les passages parlés accentués par une ligne de basse risible ("Fuck Everything"). Paradoxalement, l'un des rares morceaux dignes d'intérêt n'est autre que "Witness The Addiction", sur lequel intervient le chanteur de KORN. Une rythmique basique mais moins déplaisante, le chant de Mitch nettement plus incisif et le contraste avec le chant envoutant de Davis qui est plutôt appréciable. C'est d'ailleurs à partir de ce morceau que l'album regagne en intensité et recouvre un réel intérêt. Les chœurs assez glauques de "Cross-eyed Catastrophe", la batterie qui redouble d'intensité sur "Smashed", titre sur lequel on retrouve par ailleurs FRANK MULLEN (Suffocation) qui vient pousser quelques growls (sa première apparition hors Suffocation si je ne m'abuse).

Le milieu du "Core" n'est pas réputé pour sa technique, c'est un fait accompli. Avouons-le, rares sont les groupes qui impressionnent par leur maîtrise et bien souvent, on se retrouve avec de pauvres accords répétés, mais bien souvent efficaces, que ce soit sur CD comme en live. Ici, on a les pauvres accords répétés, sauf que l'on est très loin de cette efficacité tant espérée. On imagine mal une fosse déchaînée sur un titre tiré au hasard, et ce n'est pas les trop rares bons passages de cet album, à l'instar du refrain de "Human Violence" qui viendront nous sauver de cet incroyable naufrage. Même l'artwork référence à la franc-maçonnerie, légèrement revisité avec les faucheuses, les serpents et son 666 en chiffres romains, n'est guère convaincant. Il n'y a en fait que la production qui sauve ce qui s'apparente à une catastrophe (merci Century Media pour le coup).

Ne tournons pas autour du pot, "The Black Crown" est un modèle d'échec, un concentré de niaiseries et on se demande bien pourquoi 2 monstres du Metal sont venus se perdre dans cette galère. La formation de SUICIDE SILENCE avait fait parler d'elle grâce à deux excellents premiers opus, qu'elle se rassure, elle reste au centre de toutes les attentions avec cette fois-ci le parfait exemple de ce qu'il ne faut pas faire. La bonne blague !