A peine trois ans d’existence et un premier album convaincant ! Mais que se passe t’il donc en Pologne pour que les groupes soient aussi surprenants de maturité ? THE SIXPOUNDER est sorti de quasiment nulle part et s’est vu remporter le Wacken Metal Battle. Forcément, le groupe qui allait sortir de cette petite compétition n’allait certainement pas être une grosse déception. L’album confirme les espérances mises dans ce groupe. Reste maintenant à savoir ce que donnera la suite de leur carrière.

Ce « Going To Hell? Permission Granted! » est forcément très bien produit. Le son est assez gros dans la veine des styles Thrash core tels qu’on les affectionne. L’album sonne gros et moderne. On sent que tout a été bien pensé de manière à ce que THE SIXPOUNDER puisse justifier son titre fraîchement gagné. Mais il faut néanmoins un certain talent de composition et d’arrangement pour que le tout reste crédible. A ce niveau même si on sent certaines influences, le combo n’en demeure pas moins intelligent dans sa manière de varier les ambiances et construire un album riche, très bien pensé pour un premier jet.

Après un petit tour dans le train pour l’enfer avec l’introduction « Going To Hell », on se lance dans une ambiance très metal avec « Plastic Bag ». Premier constat, THE SIXPOUNDER n’a rien inventé. Deuxième constat, on s’en fout en fait. On s’en fout parce que c’est bien fait, bien dynamique et bien groovy. Peut-être que les chorus en voix claire sont un peu de trop mais ce n’est pas un gimmick que le combo utilise à outrance comme d’autres. On y prêtera donc une attention modérée. « An Ode To Murder By John Doe » fait retomber le tempo pour mieux nous présenter le deuxième aspect du groupe, la lourdeur. Là encore, pas très original mais très efficace. On apprécie la courte introduction de « Crimson Skies » et ses tonalités orientales qui précèdent des riffs ravageurs toujours sur ces mêmes tonalités. L’efficacité est toujours de mise sur ce morceau mid tempo. Lourdeur, simplicité et efficacité sont les maîtres mots d’un tel morceau. On sent une dimension intéressante pour les concerts. Nul doute sur l’ambiance qui doit régner lors des prestations de THE SIXPOUNDER. Autre introduction intéressante que celle de « Last True Cowboy Manifesto ». On découvre un groupe qui ose le second degré avec ce petit air de country avant de basculer vers une sorte de stoner metal. LAMB OF GOD a du passer sur les platines des membres du groupe. On compte encore un bon nombre de morceaux des plus efficaces tels que « Creation : 1 », « Mimic », « For Those Who Betrayed » avant d’arriver à une ambiance plus posée avec « A Heart Beat ». On retrouve une ambiance de ballade sur ce titre interprété à la guitare classique. Mais bon, il fallait s’y attendre le final est des plus électriques. Piste intéressante dans la mesure où elle amène un peu de fraîcheur dans ce monde de brut.

THE SIXPOUNDER arrive avec une belle pièce. Il est rare de trouver des premières productions aussi convaincantes et il convient de saluer cet effort. Il ne reste plus au groupe qu’à trouver un label.