Le groupe polonais STILLBORN, issu de la mouvance « Black Metal » ultra satanique polonaise, nous délivre ici leur huitième production et leur quatrième « full length », un album de dix titres nommé « Los Asesinos Del Sur ». Créé en 1997, le groupe retrace sa biographie selon différentes périodes, « Desecration Era », « Satanas Era», « Balsfemia Era», « Rebelion Era» et pour finir, celle qui nous concerne et qui a débuté en 2009, l'« Asesinos Era ».

L'album commence par une intro avec larsens de guitares sous fond de sirène d'urgence, tellement utilisée et réutilisée dans le monde du métal qu'elle perd ici tout son intérêt. Le chant sera dans ce tout premier track, doublé d'un effet qui donne tout simplement l'impression d'être posé à côté des mesures. Par la suite, les vocalises se montreront conformes au genre, bien que trop en avant, à mon goût. D'après ce que j'ai pu lire sur leur site, les quatre membres participent d'ailleurs aux vocalises, ce qui est suffisamment rare pour être précisé! Les compositions de l'ensemble de l'album sont relativement puissantes, avec des guitares très graves, une batterie très soutenue avec énormément de blast et des breaks endiablés. Certains riffs dissonants intéressants font leur apparition comme dans « Antonym », mais ils sont bien trop rares. Seuls le septième et neuvième titres, « Blood and Dust » et « Los Asesinos Del Sur », tranchent vraiment avec le reste de l'album, avec des ambiances plus lourdes et des solos. Tout le reste manque drastiquement d'originalité. Le plus gros point noir, si l'on accroche aux riffs, est l'imprécision de jeu des guitares, trop souvent palpable. La batterie bien qu'un peu en arrière, n'est pas un modèle de propreté non plus.

Concernant la production, c'est très médiocre. La batterie ne brille que par sa caisse claire, les guitares sont à peine correctes et les larsens trop aléatoires pour paraître vraiment désirés. Le chant n'est pas du tout fondu dans le mix et lorsque plusieurs membres hurlent en même temps, on n'entend carrément plus le reste. Les samples utilisés sont, quant à eux, nuls, tant en terme de qualité que d'originalité.

En résumé, un album inintéressant, cliché et mal joué. Après près de quinze ans d'existence, c'est dommage.