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DIRT ANGEL Ephémère [ 2011 ] |
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CD Album - Durée : 76.58 - Style : Rock-metal | |
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Chronique : 19 septembre 2011 - Chroniqueur : Bakounine | |
Le « Visual Kei » est un genre qui m’a toujours laissé perplexe; étant donné que je ne l’ai jamais considéré comme autre chose qu’un mot désignant toute une lignée de groupes "made in Japan" et évoluant dans des registres musicaux différents, le seul point commun étant dans la démarche visuelle mise en avant avec les coiffures au gel et des apparences souvent androgynes, voire parfois plus (je suis volontairement caricatural et simpliste). Donc quand je vois un artiste français présenté comme faisant une musique inspirée par le « Visual Kei », ma curiosité est piquée et j’ai bien envie de voir ce que ça donne. DIRT ANGEL est un one-man band originaire de Caen mené par Childé et qui sort son premier vrai album autoproduit « Ephémère » à l’artwork pas mal fichu et qui affiche 13 titres pour plus d’une heure et quart de musique... Bon, commençons par le commencement et ce constat, DIRT ANGEL n’est pas du « Visual Kei ». A l’écoute de la galette, c’est comme une évidence. On est dans du « rock-metal » français, aux paroles introspectives dans la langue de Molière, qui rappelle le bon vieux « neo metal », notamment AQME, ou encore ALEA, pour citer un groupe récent. Et ce n’est pas le titre « Lassitude/Hirou » chanté en japonais qui changera la donne, effort louable mais paraissant aussi naturel que « la marseillaise » chanté par un nord-yéménite (le pire c’est que je suis sûr que les fans hardcore du « Visual Kei » ne seront pas loin de crier au génie). Pour autant, on ne peut pas dire que l’œuvre du jeune homme soit ridicule, on peut même la considérer comme ambitieuse, n’hésitant pas à envoyer de bons riffs « heavy » entêtants sans être innovant (« (dirt angel »), tirant parfois presque sur le « stoner », des choses « punkisantes » soutenues par une bonne batterie, parfois quelques passages tirant vers l’ « indus » et des moments plus atmosphériques, voire quasi-progressives avec des claviers. Le chant en français est toujours un exercice délicat, et Childé ne s’en tire pas trop mal même si les passages en chant hurlé manquent parfois un peu de puissance. Les textes ne révolutionneront pas la poésie française mais ne passent pas trop mal. En fait cet album possède en quelque sorte les défauts de ses qualités, la volonté de bien faire de son interprète est palpable, mais sa démarche reste parfois un peu hasardeuse : l’album est très (trop) long, tous comme les titres (quasiment tous plus longs que cinq minutes, voire jusqu’à huit), « S.O.S. » par exemple possède vraiment les ingrédients d’un bon titre, mais les multiples répétitions dispensables à la fin du morceau le gâche réellement jusqu’à le rendre presque insipide au fil des écoutes. Si tous les morceaux n’en sont pas là, on peut quand même se prêter à penser que quelques découpes et retraits de parties de musique auraient permis de trouver un meilleur équilibre et sans doute, une efficacité supplémentaire, de même qu'un recentrage de certaines idées. On aura quand même des titres qui rehausseront le niveau (« Images », « NoName » et son très bon solo, « Le Ciel pleure » et son intro à la "Amélie Poulain"). Enfin, voilà le premier vrai effort d’un artiste qui a du potentiel, de l’ambition et des idées, ce qui est déjà quelque chose de bien. Je ne peux pas dire que j’ai été vraiment emballé par le disque, mais la notation et la chronique se doivent d’être pondérées par le fait que je ne suis pas un aficionado de « visual kei » et peut-être que quelqu'un d’autre que moi aurait des avis complètement différents sur cette galette. Bref, un projet qui doit mûrir avant de pouvoir être considéré comme d’une autre trempe, voire d’approcher le niveau des références de Childé. On ne peut que supposer que la suite sera meilleure, car le potentiel est indéniablement là. | |
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