Nantes est surement l'une des villes les plus rock de France. Passé ce léger truisme, il faut argumenter ses propos en citant au moins un exemple, et cela doit de passer par IDEM. Quatuor qui sort leur tout nouvel opus "GOOD SIDE OF THE RAIN" en cette fin d'année 2011, ils se définissent comme un groupe "multimedia", entre expériences sonores et projections visuelles lors des concerts, chose que j'ai déjà hâte d'observer. Pour l'instant, penchons nous sur l'album, qui est pour moi l'OVNI de cette année, rien de moins. Et rien non plus de très surprenant quand on hésite à coller des étiquettes musicales : "dub rock"? "indus ambiant" ? "pop électronique" ? Inutile de chercher, IDEM c'est tout ceci à la fois.

Première impression avec le coté très professionnel de la chose, dont un visuel qui colle à la peau, sobre, sombre, mystérieux. Côté production, c'est un bon point, même si je ne puis m’empêcher d'utiliser l'équaliseur pour booster l'ensemble dont les basses, qui sont ici très bien mises en avant, et pour cause : l'album repose sur ce coté "dub" et un léger accent "trip-hop" pointe son bout de nez sur bien des titres, avec un rappel à MASSIVE ATTACK. Mais ce n'est qu'un faible accent, car le groupe développe une personnalité hors du commun pour avoir leur propre son et leur propre univers. Beaucoup de touches électroniques se mélangent à cet univers urbain, avec des notes de guitares aériennes, qui fait de cet album un véritable univers planant. Le chant masculin se veut clair, simple, et utilisé avec subtilité. Parfois, des touches "rap US" ("Work in progress") toujours mélangé à cet ambiance "dub/trip hop". Surprenant et captivant.
La meilleure écoute de cet album se fait dans le noir, la nuit. Vous n'en reviendrez pas. Vous plongerez dans ces dédales d’atmosphères très "root", tout en imaginant les voir en concert.

Oui, on peut faire cohabiter le "post-rock ambiant", le "dub", le "rock", l'"electro", ou le "trip-hop", la preuve. Alors oui, rien de très "metal", chers lecteurs assidus, mais cet album s'adresse à tous les mélomanes curieux et en soif de découvrir d'autres horizons. On peut tout aussi bien aimer CYPRESS HILL que GODSPEED YOU! BLACK EMPEROR, pourquoi se fixer des limites ? Ici, il y en a aucune, la libre expression musicale dans un bain rock et totalement jouissif, un album dont il est impossible de ne pas succomber pourvu que l'on aime les sons modernes et actuels. Un vrai régal auditif, et j'espère très bientôt... visuel !