Généralement, quand un groupe comporte le nom de quelqu'un, c’est soit que cette personne est connue par ailleurs dans d’autres projets et que son nom permet d’entrée de cerner la personnalité dominante du groupe (ex : King Diamond), ou alors qu’un charisme énorme est dégagé par le personnage et que le groupe veut mettre cet aspect en avant (ex : Marylin Manson), ou alors c’est un guitar hero qui fait des morceaux entièrement pour mettre en avant son jeu dans des compositions parfois relativement inintéressantes et peu fouillées. Là, ce n’est pas le cas, déjà parce qu’il faut admettre que ce Boguslaw Balcerak a un nom qui fait relativement peu rêver les foules. D’autre part, si ce dernier est bien guitariste et que son jeu de guitare est relativement mis en avant, le groupe reste musicalement un vrai groupe.
Boguslaw, polonais comme l’on s’en doute, s’est adjoint sur cet album les services de trois chanteurs expérimentés : Carsten « Lizard » Schulz (EVIDENCE ONE, ex-DOMAIN), ainsi que deux anciens chanteurs d’Yngwie Malmsteen, Mark Boals et Goran Edman.

Le groupe délivre une musique très "hard-rock", "heavy-power" à l’aspect guitar hero pas si prononcé que ça, même si on ressent les inspirations néo-classiques dans les nombreux soli et montées de gamme shreddées, voire musiques de film dans l’accompagnement très épique et fourni : chœurs, effets orchestraux, voix surajoutées.
Après une introduction instrumentale, le groupe démarre les hostilités avec le morceau-titre « Blood of the Prophets » qui enchaine des passages très typé "heavy allemand", pas très éloigné d’un BLIND GUARDIAN par exemple, même si le principal défaut de cet album apparaîtra très vite, la voix peinant sur certains passages à rester à la hauteur, même si l’ensemble demeurera correct. Les guitares par contre sont à l’honneur et ses solos sont majoritairement de fort bon aloi. L’accompagnement est de qualité, le clavier se fendant même de quelques apparitions au premier plan.
On aura également quelques morceaux très épiques rappelant RHAPSODY OF FIRE (« Bard’s Tale », «The Healing Hands of Destruction »), même si c’est parfois trop (la voix grave à la Christopher Lee sur la conclusion de « Valley of the Dead »). On notera un excellent morceau instrumental, bien que trop court (« The Heretic »), une ballade heavyFm « scorpionesque » relativement insipide, rappelant un peu un « The Good die Young » du susnommé groupe référence. Enfin, l’effet orchestral type musique de film au refrain très kitsch avec chœurs, est à son paroxysme sur « Angel of Divine », qui rappellerait presque ERA.

Au final, un album de "métal heavy" aux aspects symphoniques et épiques qui frôlent souvent le kitsch voire met parfois un orteil dedans, mais s’en tire au final plutôt pas mal, par la qualité de ses interprètes (les petits doutes sur la voix mis à part), et l’inspiration et le côté abouti des compositions.