CHRONIQUES D'ALBUMS




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EBONY LAKE
In swathes of brooding light [ 2011 ]
Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album - Durée : 65.38 - Style : Black avantgardiste
Informations :
Interview :
Contact label : http://www.myspace.com/ladloproductions
Contact groupe : http://www.facebook.com/pages/Ebony-Lake/367992431606 http://www.myspace.com/ebonylakeofficialuk
 


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ORIGINALITE
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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Chronique : 27 octobre 2011 - Chroniqueur : Riding-Hood
 

Révélé par "Cacophonous Records" aux côtés des prestigieux noms du défunt label que sont CRADLE OF FILTH, DIMMU BORGIR ou PRIMORDIAL, la formation britannique EBONY LAKE revient à la vie, après près de 12 ans d’absence. On croyait le groupe mort, laissant derrière lui une œuvre interloquente, un concentré de chaos, un enchevêtrement inattendu de "black avant-gardiste" et de "néo-classique". Le contenu anxiogène de «On the Eve of the Grimly Inventive» paru en 1999, avait sensiblement marqué les esprits, trouvant vite ses amateurs les plus conquis, mais aussi ses détracteurs, inhabités à ce surréalisme imposant et dérangeant. Voici qu’en 2011, Ophelius et Mass, survivants de la formation, décident de réitérer le crime. Cette fois sous une autre bannière, elle aussi révélatrice de talents, celle du français "Les Acteurs de l’Ombre". «In Swathes of Brooding Light» signe le retour en force d’une formation que l’on a sous-estimé à tord, perdue dans ses délires. Incluant 4 titres de sa démo de 1997 «As Ghosts We Dance in Thrashing Seas», ce disque figurera comme un périple pour notre âme.

Tout n’est que souffrance. Souffrance et décadence. Le disque ne laisse aucun répit. Dès le début, l’auditeur est littéralement plongé à travers «And from the Seas the Sickening Things», dans un magma sonore, une musique déchirée, écharpée, survolée par des voix en errance. Un réceptacle des pires cauchemars. On joue à nous effrayer en nous abandonnant dans un univers échappant à tout contrôle. Batterie et guitare moins sujettes à cette folie environnante ne seront pas des acteurs innocents à nos craintes, rôdant tels deux monstrueux prédateurs. De la menace, on passerait immédiatement à la violence sur «The Curious Cave of Deformities». Nous voilà emprisonnés sous un martellement obsédant, sans concession, cherchant à nous mettre à bout. Définir la musique d’EBONY LAKE de surréaliste est un moindre mot pour consacrer ce qui nous parvient à l’écoute. Le groupe entretient la cacophonie et l’horreur comme un esprit fou entretiendrait une bête féroce en vue de commettre nombre méfaits.

Des portes qui se dérobent et d’autres qui s’ouvrent, ne menant nulle part. Rien de stable, une existence au bord du gouffre comme semblerait l’illustrer le très étrange éponyme de l’album. Des airs de clavecin suivis d’un bombardement massif et irrégulier imposé par la guitare. La décadence, l’anarchie. La lassitude d’une vie aussi, bien perceptible dans les différentes voix parcourant ces méandres irrationnels. Un abattement qui sera bien plus fort sur «I Painted the Suicide of Neptune». Le morceau plus lourd dans sa structuration, aux contours doomesques, offre une vision torturée, une musique qui se tord littéralement de douleur, grippée, isolée, agressée. Assez différent du très court «Human Mannequin Puppeteer» paraissant moins désarticulé, grâce à la présence d’une orchestration cuivrée en fond sonore. Les dissonances seront ici maîtrisées. Le titre «Licking at the Nesting’s of Young Fledglings» s’affichera comme l’un de ses semblables. La force redoutable de la mer figure comme objet, jouet dans les mains d’EBONY LAKE. Nous voilà embarqués dans une véritable tempête. Le vent, la marée noieront de temps à autre la piste. D’un calme trompeur, on passe aussitôt à l’affolement, à la furie la plus complète.

Rien ne parait avoir beaucoup changé avec l’ancienne formation qui avait, en 1997 et 1998, su autant choquer qu’impressionner. Un possible constat nous est offert avec les quatre morceaux inclus, originaires de la démo de 2007, entièrement remasterisés. Une ambiance chaotique un poil plus posée si l’on en juge le glacial «Amethyst Lung Concerto». L’extase, la jouissance, l’orgie. La perte de toute raison, de toute limite. Une débauche renouvelée sur «The Theory of Sexual Carvings», mais là le plaisir se retrouve cette fois mêlé à la souffrance. Par rapport aux nouveaux morceaux proposés par EBONY LAKE on retiendra la plus grande spontanéité des anciens à l’image de «Within Deepest Red (The Opening of…)». On reste bien dans la marque de fabrique de la formation, dans des confinements schizophréniques, mais plus terrestres, plus réceptifs aussi à la réalité. Pourtant «A Voice in the Piano» a de quoi dérouter, prenant des risques à incorporer le piano classique dans ce brouillard opaque et hanté. Rien ne laissait présager alors qu’EBONY LAKE irait encore un degré plus loin dans la folie de «On the Eve of the Grimly Inventive».

On retrouvera EBONY LAKE comme on l’avait laissé. Unique, dérangé, inquiétant, fou. Peut-être aussi dangereux que lors de son premier effort. Le travail abouti est assez inqualifiable, presque inclassable. L’avant-gardisme du duo britannique est poussé à son paroxysme, absolument malsain. L’énergie n’est toutefois pas toujours insurmontable. L’auditeur parviendra à sortir indemne de cette expérience audacieuse, mais n’étant plus forcément dans la pointe de l’innovation comme l’a été « On the Eve of the Grimly Inventive » à son époque. On saluera le retour d’un mythe, d’un maître des forces obscures resté trop longtemps dans le silence.








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