THE MAN-EATING TREE est le projet metal gothique de Vesa Ranta, batteur de SENTENCED. Après son premier opus « Vine », sorti l'an dernier, le groupe propose déjà son deuxième album « Harvest », développant des thèmes ayant trait à l'automne. Entre temps, le groupe a fait des tournées et s'est rendu compte qu'il serait bon de s'adjoindre un deuxième guitariste pour gagner en puissance, ce qui est fait avec l'arrivée de Antti Karhu (« Clock Paradox », « Joint Depression »).Cet album est enregistré et mixé par Hiili Hiilesmaa, qui est loin d'être un débutant (HIM, SENTENCED, MOONSPELL, entre autres) et masterisé par Janne Tolsa (claviériste chez TAROT). Si l'on pouvait avoir des craintes, avec cet album à la sortie très rapide, d'avoir des morceaux peu mûrs et où le groupe réitérerait les erreurs du précédent (à savoir un coté monotone), ces doutes seront assez vite effacés.


En effet, si cet album ne nous fera pas crier au génie, il atteste de nombreux progrès faits par le groupe. Si la recette n'a pas réellement changé : du "gothic metal" émotionnel relativement classique à la « Paradise Lost », avec des pistes de guitare aux riffs tantôt mélodiques tantôt plus heavy, avec des plages de claviers atmosphériques ou de piano romantique (« Like Mute Companions »). Le tout dominé par la batterie de Vesa Ranta et cette cymbale crash lourde et omniprésente, ainsi que par la voix de Tuomas Tuominen, l'empreinte de SENTENCED pesant moins sur les compos qu'avant. Et surtout, l'écoute de l'album d'un bloc est possible, voire même agréable, ce qui n'était pas forcément le cas auparavant (les personnes ayant écouté « Vine » me comprendront). D'autre part, la voix de Tuomas Tuominnen, principale cible des critiques sur le premier album, a énormément progressé. Toujours aussi parfaite techniquement dans ses trémolos, il a gagné en expressivité et arrive à porter la musique, y compris dans les passages plus puissants où sa voix peinait auparavant. Enfin, contrairement au précédent, la deuxième partie de l'album est au moins aussi bonne que la première et c'est bien un album complet que nous avons là. Les refrains sont également beaucoup plus entraînants et efficaces qu'auparavant, notamment celui de l'excellent « Down to the color of the eye » qui est aisément le meilleur titre de l'album : le plus puissant et l'un des plus expressifs, avec même un petit coté grunge à la NIRVANA à un moment... Un morceau comme « Incendere » étonne par un riff de guitare quasiment "electro-pop", mais efficace en diable. En fait, aucun morceau ne baissera réellement le niveau.

Bref, THE MAN-EATING TREE nous livre le résultat de ses progrès, dans un album qui n'a pas de vrai point faible et très abouti techniquement, teinté d'une certaine émotion. Ne manque plus qu'une touche de magie supplémentaire, peut-être encore un peu moins scolaire, pour amener le groupe vers les sommets du style.