Le metal « symphonique » à chanteuse est un exercice plus que périlleux, et il ne suffit pas de miser sur un physique de « gotho-pouffe » avec dentelles mauves à l’appui, d’avoir le chant haut-perché et le maquillage baveux pour rameuter le manant.
TRILLIUM échappe à cet état de fait.

Tout d’abord TRILLIUM, c’est madame Somerville au chant ! Pour ceux qui ne connaissent pas, elle est d’origine américaine, elle a partagé pas mal de projets avec des grands noms (Ian Gillan (DEEP PURPLE), Michael Kiske (HELLOWEEN)…) et a tenu la place de chanteuse-live au sein d'EPICA. Bref, Amanda (c’est son petit nom !) n’est pas une débutante boutonneuse qui est là pour se la raconter auprès des copines. Elle possède un organe de toute beauté, n’y voyez rien de trivial ! Ses capacités vocales sont tout bonnement époustouflantes ! En ce qui concerne le reste de la troupe, impossible de dresser la liste complète du line-up tant celle-ci est conséquente. Sachez juste qu’on y trouve des ex-RHAPSODY OF FIRE, des ex-AVANTASIA, des ex-KAMELOT, des ex-AVALON…etc. Il y a même Jorn Lande (ARK, MASTERPLAN…) qui vient pousser la chansonnette et crier son malheur affectif sur le titre « I Scream ». Bref, que du beau monde pour des émotions épiques où l’amour est improbable ! Oui, « Alloy » (c’est le titre de l’album !) est un disque sur l’amour, sur les trahisons que celui-ci engendre… autant dire que les plus sensibles d’entre vous risquent de verser quelques larmes devant tant de beauté et de mélancolie. Plus sérieusement, ce projet est plutôt réussi, même s'il n’échappe pas à quelques clichés inhérents au style (un côté un peu répétitif, quelques longueurs, des passages un peu « gnian-gnian »…). Les compositions sont soignées et vraiment accrocheuses. Les riffs savent allier mélodies et puissance heavy (dommage que le son des guitares soit un peu trop en retrait !).

Il est évident que cet « Alloy » parlera aux amoureux du style, aux férus de belles voix, les autres n’y trouveront qu’un album trop formaté et un tant soit peu aseptisé !