WIDOW, qui est un trio originaire de Raleigh en Caroline Du Nord, officie dans le « heavy metal old school ». Formé en 2000, WIDOW sort son unique démo en 2001, puis son premier album en 2003 (« Midnight strike »). Ils enchaînent avec « On fire » en 2005 et « Nightlife » en 2007, tous ancrés dans le métal eighties.

Un regard sur la pochette nous confirme que « Life’s blood », leur dernier méfait, ne déroge pas à la règle établie. Dès le premier titre « Lady twilight », nous sommes pris dans une sorte de flashback, qui nous embarque direction le début des années 80. Riff d’entrée à la JUDAS PRIEST, tempo enlevé, refrain efficace, twin guitar à la IRON MAIDEN, tout y est. Deux autres titres sortent aussi du lot, d’abord « The one, i know », dans le même style et, « Take hold of the night » qui est une sorte de mariage illégitime entre « Antisocial » de TRUST, IRON MAIDEN et HELLOWEEN. La suite, me direz-vous ?

Et bien, la suite est moins enthousiasmante. D’abord parce que deux titres placés en début d’album (« In dreams » et « Another fallen angel ») font retomber le soufflet, le premier traînant bien trop en longueur et le deuxième étant une sorte de power ballad bancale n’arrivant pas à décoller. Puis aussi, les surprises sont aux abonnées absents, non pas que le disque soit désagréable à écouter, loin de là, mais les titres sont toujours basés sur les mêmes structures répétées à l’infini (des twin guitar sur tous les titres par exemple). Aussi, le chant toujours monocorde et parfois pas très juste, confère une sorte de linéarité à l’ensemble.

Mais en fait, le principal atout de « Life’s blood » est aussi sont principal défaut. Le retour aux sources n’est pas désagréable mais une impression de déjà entendu apparaît vite. De plus, la production est trop eighties et pas assez précise, des combos comme IN SOLITUDE ou ELECTRIC WIZZARD, pour ne citer qu’eux, arrivent à nous transporter au cœur des années 80 avec une qualité de son et une mise en place beaucoup plus dans l’ère du temps. Nous pouvons quand même penser que, si ce disque était sorti à la bonne époque, il aurait pu avoir son petit effet.

Au final, « Life’s blood », le meilleur album du trio à ce jour, est un disque d’un autre temps, qui s’écoute facilement et qui n’est pas désagréable mais manquant cruellement d’originalité, de variations, et, dont les influences (IRON MAIDEN, JUDAS PRIEST ET MERCYFUL FATE en tête) sont trop évidentes et mal digérées, d’où un manque de personnalité criante.
Un disque à conseiller aux aficionados d’un heavy metal old school, aux adeptes des vestes à patchs, aux nostalgiques des eighties. Pour les autres, la curiosité n’est pas forcément un vilain défaut…