Le cap du troisième album est parfois dur à franchir pour les artistes. NEMESEA, en signant chez "Napalm" pour ce 3ème effort se donne les moyens de ses ambitions, eux, dont les albums précédents ont été salué par la critique. On les avait connus avec « Mana » dans le style "gothico-symphonique" que votre serviteur apprécie toujours autant, avant de les suivre à nouveau avec « In Control » en 2007, dont le style s’orientait davantage vers un "Metal Electro-Gothique". Avec « The Quiet Resistance » les Hollandais évoluent toujours plus vite et lorgnent désormais vers un "Rock Alternatif" d’excellente facture. Car oui, encore une fois, ils n’ont pas fait les choses à moitié. Chronique d’un changement réussi :

Ce qu’il faut savoir de NEMESEA avant d’entamer l’album, c’est que le duo Manda Ophuis (Chant / Parolière) et HJ De Jong (Guitariste / Compositeur) fait souvent mouche, associé à des compositions souvent très travaillées dans les détails. « The Quiet Resistance » suit cette voie. Le chant soprano est encore une fois ahurissant de maîtrise (sans atteindre la profondeur de « Mana ») et s’accorde parfaitement aux styles qui jalonnent l’album, tantôt Rock (« I Live »), Industriel (« Allein ») ou Nu-Metal (« It’s Over »). Autant dire que l’album est relativement varié dans ses styles, même si l’on regrettera toutefois des emprunts à d’autres groupes un peu trop marqués (« Allein » et son aspect RAMMSTEIN voulu, jusque dans le clone de Till Lindemann et ses paroles en Allemand). De son côté, HJ DE Jong fait encore des merveilles grâce à des morceaux qui ont des allures de tubes (« Caught In a Middle », « High Enough » ou encore « I Live »), entrecoupés d’interludes instrumentaux (« The Quiet Resistance » ou le plus surprenant « 2012 » aux relents Trip Hop), ou de ballades (« If I Could »), qui permettent une écoute aisée et agréable de l’album malgré sa longueur (14 titres pour près d’une heure de musique).

Mais il serait injuste et ingrat de ne devoir cet album qu’au duo, en écartant les autres musiciens dont leur pierre à l’édifice est tout autant bénéfique et approfondie la musique du quintette. Le plus évident est l’apport de Lasse Dellbruge aux claviers /samples. Il confère à « The Quiet Resistance » un côté "Indus" fort appréciable qui durcit le son et contraste avec la douceur et les envolées de Mademoiselle Ophuis (« Rush », « Stay With Me »). S’il n’y a pas grand-chose à dire sur la partie rythmique de l’album (peut-être une des parties les moins approfondies) notons tout de même l’excellent boulot des batteur et bassiste. Autres styles, autres influences : en plus de ses cinq musiciens, le groupe a décidé de faire appel à plusieurs chanteurs(ses) pour cet album dont Charlotte Wessels (de DELAIN), Marcus Klavan et Heli Reissenweber, le chanteur du groupe de cover de RAMMSTEIN (ceci expliquant cela). Même si le résultat final ne change pas énormément de ce qu’aurait donné une version entièrement NEMESEA, nul doute que ces artistes ont apportés leur contribution et ont permis ces quelques incursions hors des sentiers musicaux battus par le groupe.

Ce troisième album de NEMESEA, malgré quelques longueurs (14 titres pour près d’une heure de musique) se révèle profond, travaillé et très agréable à écouter, grâce à ses quelques tubes potentiels et des musiciens parfaitement en phase avec la couleur musicale que développe l’album : « The Quiet Resistance ».