SYSTR se forme en 2005 sous l’impulsion de deux nantais, Ben et Martin. Ils sortent dans la foulée une démo typée electro/gothic « Solution ? ». En 2008, le groupe s’enrichie d’un batteur, Pierre et d’un guitariste, Andrea. Le groupe commence à tourner à travers la France avec différents groupes. En 2009, Ben quitte le navire et se voit remplacé par Selim. 2010 marque le retour du groupe en studio pour un album prévu pour fin 2011, « Gazole ».

Cette nouvelle galette, si l’on n’est pas un habitué de cette scène, pourrait passer pour un album d’un groupe déjà connu. Tout est réellement bien produit. C’est une chose à laquelle on s’est habitué avec cette scène. Le travail de programmation a cet avantage indéniable mais même les guitares et la batterie sonnent très bien. Le travail en studio a donc été pour le moins réussi.

En deux ans et un bon nombre de concerts, SYSTR a certainement eu l’occasion d’apprendre mais surtout de jouer beaucoup. On sent sur ces 10 titres une réelle inspiration et une bonne maîtrise du propos. Les compositions sonnent bien abouties. La mise en place est impeccable. En même temps, on n’a pas le droit de tricher lorsque l’on utilise de l’électronique. On est indéniablement obligé de se caler sur le métronome. Malgré cet aspect très mécanique que prend alors la musique, cela n’empêche aucunement le batteur de se faire réellement plaisir derrière ses fûts. Il n’hésite pas à varier les patterns. Cela enrichie considérablement l’ensemble et donne une puissance et une énergie très intéressante. On est loin du batteur qui se contenterait de jouer les boites à rythme et pour cette musique, c’est un plus incontestable.

Les premiers morceaux de l’album ne sont pas forcément les plus intéressants. Dans cette partie de l’album, SYSTR aurait plutôt tendance à privilégier la lourdeur avec « Gazole » et la mélodie avec « DBMB » ou « Protect Your Horizons ». C’est une entrée en matière relativement soft mais bien travaillée. À mon goût, les choses deviennent réellement intéressantes avec « The Race ». Le tempo commence à monter à monter un peu et l’énergie a réellement prendre de l’ampleur. « Understanding » est plus axé dance floor mais n’en demeure pas moins très dynamique. « Point Break » est de loin le morceau qui se dégage le plus de cet album. Les parties de batterie sur ce morceau sont réellement prenantes et les riffs de guitare nettement plus teigneux. Ce morceau est parfait pour le live et doit sans aucun doute emmener le public à rentrer en osmose avec la musique. On trouve aussi sur ce disque une petite curiosité intitulée « Remaining Silence » à la limite du « trip hop » tout en incorporant des parties encore assez « metal ». Le chant est assuré par une chanteuse à la voix très chaleureuse. Assez étonnant de trouver un morceau de cette trempe ici, mais vraiment appréciable.

SYSTR est le style de groupe qui a toutes ses chances en persévérant. Le soutien du label devrait lui permettre de se faire connaître un peu plus, mais déjà cette galette mérite que l’on y prête une certaine attention.