THE SUPERCOPTERS…..Non, je ne vais pas vous narrer les exploits de l’hélicoptère noir, justicier du monde et sauveur de l’humanité, mais bien du combo dijonnais formé sur les cendres du groupe de thrash BREAKPOINT, qui s’est éteint après 10 ans de bons et loyaux services et plus d’une centaine de concerts à son actif. Nouveau patronyme, nouveau style, fini le "thrash métal" et bienvenu dans le "hard rock garage" direct et sans fioriture.

« Psychos heroes » est composé de 13 titres et au vu des intitulés, nous savons que l’humour sera de mise. D’ailleurs, la pochette ne trompe pas non plus, déjantée à souhait, dans laquelle Superzéro, accompagné d’une blonde à forte poitrine, qui boit du carburant, le tout, en chevauchant Godzilla.

De l’humour, certes, mais attention, le premier titre « Superzero » ne fait pas dans la dentelle et pose immédiatement le décor, riff d’entrée très rock garage, tempo soutenu, break, pont, refrain entêtant, tout y est. On ne peut s’empêcher de penser à THE HELLACOPTERS, ou encore à SUPERSUCKERS et MOTÖRHEAD. D’autres titres sont dans la même lignée comme « Against all pets », « NRA », « Electric chair » ou encore « Ronnie go » qui conclut l’album en beauté. Le son est plutôt bon, la technique est au rendez-vous, on sent que les deux guitaristes prennent beaucoup de plaisir et s’éclatent comme des gamins.

Certains titres qui sortent vraiment du lot comme « Superzero », « NRA », ou Ronnie go », mettent en exergue des compositions beaucoup plus dispensables comme « Gatörhead » où l’hommage à MOTÖRHEAD ne réside que dans l’orthographe, « Splashback » et ses passages « guimauves » qui l’empêchent de décoller, ou encore « B&C » avec ses relents à la AC/DC qui sert plus de remplissage qu’autre chose.
Aussi, la voix du chanteur guitariste est trop monocorde et confère à l’ensemble une sorte de linéarité, quand nous savons qu’il officiait dans le "thrash métal", nous étions en droit d’attendre plus de variations et de nuances, mais aussi plus de testostérones. Cela aurait donné plus d’épaisseur à l’album et aussi plus d’énergie brute, élément indispensable au "hard rock garage". De plus, THE SUPERCOPTERS aurait dû privilégier la qualité à la quantité, l’opus aurait gagné en efficacité.

Au final, « Psychos heroes » est plutôt sympathique en dépit de quelques défauts. Les influences sont parfaitement assumées et digérées (le groupe a quand même pas mal d’expérience), le son est bon et les compositions sont très bien exécutées, mais le chant, trop linéaire, empêche l’album de décoller complètement (pas facile de passer du thrash au hard rock). Amateurs de MOTÖRHEAD, THE HELLACOPTERS et de AIRBOURNE, cet opus est pour vous, les autres, un peu d’humour et de fun, ne feront pas de mal.