Et voilà ! C'est le premier album de 2012 chroniqué en 2012 ! Bonne année à vous, donc, chers lecteurs du webzine !

Recevez de ma part mille souffrances "black-métalliques" et odes au malin.
D'ailleurs, ça tombe bien, puisque c'est avec une de ces odes que je commence l'année.

Le preux chevalier "Moribund records" qui nous a gavé de bonnes (et de moins bonnes) sorties en 2011, remet directement le couvert dès le début cette nouvelle année !
Ainsi déboule donc PACT, entité américaine carrément inconnue au bataillon, ayant dans ses rangs : T : le batteur, Hag : le chanteur et Wretch : le guitariste.

Le premier album sort donc, le 31 janvier prochain, est s'intitule "The Dragon Lineage of Satan".
Alors, commençons l'écoute et... AÏE !

Au secours, je suis aveugle ! La pochette m'a brûlé les yeux...
Non, je charrie, mais sérieusement, la pochette est l'une des plus ignobles qui m’ait été donné d'observer.
Ridicule figure de l'antéchrist présentée dans un design rappelant nos meilleurs tatouages "Malabar", doublé de deux personnages qui représentent on-ne-sait-pas-trop-quoi-ou-plutôt-qui...

Selon le label, on remarque aussi que PACT est censé développer un concept philosophique. Mais bon, vu que je n'ai pas eu les paroles, et au vu de la pochette, j'y crois assez moyennement.
On décèle ceci dit quelques références à BAUDELAIRE, notamment dans les titres : " Litany to Satan " ou "The flowers of Evil".
Mais bon, hormis cet usage de Google Traduction, rien de bien transcendant dans le concept de PACT.
Pour tout dire, on aurait ajouter une espèce de concept au dernier moment pour gagner en crédibilité ou pour surfer sur une quelconque mode, que ça ne m'étonnerait que peu.

Musicalement, PACT sert un "black métal" ultra-conventionnel.
Aucune surprise ne viendra faire mouche chez l'auditeur aguerri, puisque PACT sert des riffs classiques en dissonances et trémolos, suivis pas une batterie tantôt en rafale de double pédale, tantôt en blast-beats.
Le chanteur s'égosille dans la plus pure des traditions. A la limite, certains titres sortent un peu du lot, mais c'est quand même loin d'être monumental.

Alors, on peut y aller franchement et dire que PACT, fait partie des groupes qui noient le poisson.
Voilà, c'est correctement joué, c'est correctement interprété et c'est correctement écrit.
Mais niveau aura, niveau occultisme (même si parfois il y a des bribes de réussite, cf : "The Middle Pillar"), au niveau de la transe qui peut être produite par le black métal : Nada !

C'est même trop plat pour que l'on daigne s'y intéresser plus de deux ou trois fois.
Dans la case des groupes qui doivent se chercher un feeling propre à leur formation.

Pire ! Les riffs sont extrêmement redondants. Alors, vous allez me dire : "Dis donc, VON ou BEKHIRA c'est pas mal niveau riffing redondant... ". Et vous n'aurez pas tort, mais disons que les riffs de PACT n'ont aucun impact, ils sont vides d'émotion, de sens, de dévotion, de conviction...

Alors bien sûr, la production est réussie, le son claque bien, et la technique semble être au rendez-vous, mais c'est insuffisant pour développer un vrai bon album.

Le groupe, dont c'est seulement le premier album, semble servir un black en pilotage automatique, et sans aucun univers.
Cet album ne sera pas jeté par la fenêtre en hurlant que c'est pas possible de sortir des trucs pareils, mais il ne captivera pas l'auditeur, qui, certes, l'écoutera jusqu'au bout, sans pour autant avoir envie de s'intéresser au groupe, ou de creuser cet album.

PACT est jeune, et PACT a encore le temps de progresser pour mettre plus de conviction, élément incontestable qui fait du black métal ce qu'il est.
Pour cet album, pas plus que la moyenne...