SELENITES : "habitants de la lune dont l'existence a été présumée à plusieurs reprises à travers les âges". Et bien ce que l'on peut dire du groupe c'est qu'ils pratiquent une musique "lunaire et spatiale".

SELENITES ce sont 5 gars issus de différents projets estampillés "metal-hardcore" de la scène toulousaine (HATE ME TENDER, ANOTHER BLEEDING SEASON,...) qui se rejoignent en début 2009. Après plusieurs concerts, ils nous pondent un premier album "Jeder für sich und Gott gegen alle" sorti en avril 2010 et qui pose les premières pierres d'un "post-hardcore" pas encore parfaitement digéré mais qui propose de bonnes idées.
Près d'un an plus tard, ils remettent le couvert avec un 2nd album "Animaltar", nettement plus personnel, que votre serviteur va se faire un plaisir de chroniquer ici.

Et dès les premiers accords, on ressent toute la puissance qu'il s'en dégage. Une ambiance malsaine qui vous englobe tout au long du premier titre "I'm the one" et ses presque 10min, ambiance qui ne nous quitte alors plus et qui continue à nous glacer le sang lorsque l'on entend le flot de paroles hurlées par un vocaliste qui n'est pas en reste et se veut des plus déchirants.

On pourrait reconnaître le penchant des 5 toulousains pour leurs influences "post" à commencer par NEUROSIS et CULT OF LUNA, mais beaucoup plus personnel dans l'approche. A noter que les titres qui composent cet opus se déclinent en 3 langues à savoir anglais, français et allemand, rien que ça ! Encore un plus pour le combo.
Là, où dans certains groupes issus de la même scène on peut s'ennuyer par moments, ici ce n'est rarement le cas, et lorsque l'hypnotisme s'empare de votre personne, les accords lancinants repartent de plus belle pour nous laisser souffler que quelque peu lors de plages plus ambiantes. Vous l'avez bien compris, "Animaltar" s'écoute d'une traite, et ce sans tirer dans la longueur.

La production est d'excellente facture, rien n'est en retrait, ni trop mis en avant, et tout se distingue parfaitement pour soulever des tonnes de poussières issues d'une usine désaffectée.

Une usine dans laquelle on pourrait englober leurs collègues parisiens DANISHMENDT et lyonnais de CELESTE, dont le trio, avec SELENITES font office de fleuron de musique post apocalyptique française.
Un album qui aura fait mouche chez moi en cette fin d'année, qu'on ne se lasse pas d'écouter et dont on attendra sûrement un digne successeur. A bon entendeur !