Inutile de vous présenter le groupe de "heavy metal" teuton qui officie depuis 1997, crée par l'ancien chanteur de GAMMA RAY, Ralf Scheepers, en collaboration avec l'incontournable et prolifique Mat Sinner. Voici donc le neuvième opus "Unbreakable" et un retour devant la scène qui passera ou... cassera. Car avouons que même si les derniers albums sont de bonne facture, ils ont laissé certains fans de la première heure un peu sur la touche.

Ici, dès les premières minutes (du moins après la courte introduction orchestrale assez inutile), on "tranche" dans le vif avec un "strike" qui arrive sur les chapeaux de roues. Un "heavy thrash" de facture classique, comme le groupe sait le faire et qui est bon pour plusieurs raisons : un chant toujours impeccable et juste de Ralph, une basse bien présente et bien rodée, et des guitares incisives, que se soit dans les solos (nombreux) ou les rythmiques thrash. J'allais oublier le petit détail qui fait la différence : le sens de la mélodie. Ici, on croirait entendre du Kai Hansen sur certaines parties de guitares. Le refrain est également porteur et typiquement "allemand".
Et c'est, je l'avoue, ce qui m'a fait craqué sur cet opus. Les titres sont à la fois très accrocheurs, que se soit dans les riffs, ou dans les mélodies. On arrive (enfin?) à un parfait équilibre. Jamais ennuyeux, il reste rempli de bons solos speed de derrière les fagots et de bonnes petites trouvailles, en cela, la paire magique Alex/Magnus -aux guitares- s'avère parfaite.
Alors, hormis la production impeccable, de quoi se plaint le peuple? Et bien je dois dire que plus ça va, plus l'identité de PRIMAL FEAR se dissout. Et parfois, on peut la rapprocher plus nettement d'un HELLOWEEN ou (surtout) d'un GAMMA RAY. Peut-être que le côté moins speed et rentre-dedans des débuts provoque ce sentiment - personnel. Tout est excellent, côté technique, mélodies, etc,... mais où est l'identité du groupe? Qu'apporte t-il à la scène teutonne qui n'existe déjà?
Le titre qui m'aura le plus "parlé" sera peut-être le "Where Angels Die" de 8.28 qui casse carrément le style de PRIMAL FEAR avec des parties plus progressives (si si!) et une grosse basse en prime. QUEENSRYCHE, est-ce toi dans le noir ? Car imaginez juste un chanteur comme Geoff Tate chanter ce titre, on y est !
Heureusement (?), le titre d'après rappelle à l'ordre avec l'habituel "heavy thrash speed".
"Marching again", dans le refrain, me fait penser immanquablement à du HELLOWEEN (avec de l'orchestration en plus), et c'est précisément ce que je reproche à cet album ou plus précisément au groupe : d'avoir un peu perdu de sa personnalité. Faire ce que les autres font, d'accord, mais au final, pourquoi?

Que reste-t-il, de nos amours...Voilà la phrase adéquate pour pareil album. Attention, un disque superbe de part en part, varié et surtout très bien travaillé et exécuté. Mais on sent que le groupe n'arrive pas trop bien à se situer et à trouver sa propre voie. Faire du heavy metal de (très) bonne facture, certes, mais pensez à y ajouter un petit ingrédient "maison" pour une plus large adhésion. Incassables ? Pour le moment...