Ne vous fiez pas au patronyme du combo laissant envisager une musique groovy plus emprunte du hip hop qu'autre chose, TYSON BOOGIE, c'est du "rock'n'roll" pur jus et puis rien d'autre ! Et bien de chez nous, puisque les gaillards sont lillois. Pourtant, ils auraient pu venir d'Angleterre et d'Australie, ça n'aurait pas fait tache pour autant. Après un « First Round » qui avait flanqué une bonne surprise à l'assemblée, le ch'ti groupe du nord continue dans sa lancée, sans que sa tête n'ait plus gonflé d'un iota en dix-huit mois, avec « Second Round » qui suit le même chemin que son aîné : un bon rock'n roll des familles sans prétention, le fun en galette uniquement là pour le fun et non pour la reconnaissance.

Eh ouais dans le nord, ils sont comme ça. Ils vivent peut-être dans un climat plus frais, ils n'en demeurent pas mois chaleureux. Une petite soirée dans un bar miteux à faire suinter les cordes de sa gratte entre deux trinques de pintes de mousse. Faut bien avouer que c'est quand même bien plus sympathique que les soirées « m'as-tu vu » dans les clubs hypes de St-Tropez, hein. Eh bien, TYSON BOOGIE, c'est ça, et ça ne va pas plus loin. Aucune ambition de révolutionner le style, ni même d'écumer les routes du monde entier sous un patronyme qui aura gagné ses lettres dorées et pleines de paillettes, le seule mot d'ordre, c'est s'amuser. S'amuser à jouer avec ses potes et amuser le public qui aura le bon goût de se pencher sur le cas du combo. Faut quand même avouer que mine de rien, la musique des Lillois envoie sévère, convenu peut-être mais diablement efficace. On prend du MOTÖRHEAD, un petit coup d'AC/DC, une voix ressemblant faussement à celle d'un certain Udo Dirkschneider (UDO / ex-ACCEPT) et on sort les griffes à grand renfort de riffs maintes fois entendus mais qui font toujours autant mouche. Ça respire l'énergie, la sincérité, ces refrains simples et catchy à souhait. Rien de bien nouveau sous le soleil, mais ça défoule et laisse présager le meilleur sur les planches, où le groupe doit se montrer autrement plus convaincant que sur disque où l'on pourra vite rester sur sa faim. En même temps, cinq titres, seize minutes, « Second Round » a beau n'être qu'un EP, c'est quand même un peu juste.

Vous l'aurez compris, TYSON BOOGIE ne tire pas son épingle du jeu par son ambition mais bel et bien pour sa simplicité doublée d'une touchante sincérité à la cause rock'n roll. Ca casse peut-être pas trois pattes à un canard, mais il n'en faut pas plus pour prendre son pied. Et puis, à deux euros l'EP en digital, ce n'est pas la mer à boire. Et puis, si vous n'en avez pas assez, vous pouvez bien rajouter deux euros de plus pour leur premier essai, « First Round », tout aussi jouissif et défoulant que celui-ci et vous aurez (presque) un album complet. Et puis de toute manière, penser qu'on peut se faire des «couilles» en or en jouant du rock'n roll, c'est surfait. En voilà des mecs qui ont tout compris !