"Alors celui-là, il tue!"
Je sais, c'est vraiment nul de commencer par cette phrase pour introduire une chronique, mais là, je ne voyais pas autre chose de plus approprié. Vous auriez préféré une ouverture métaphysique du genre “les huîtres headbanguent-elles en écoutant du "Death Metal Suédois Old-School" comme le perpétue avec merveille BLOOD MORTIZED?” Non, bien sûr que non. De toute façon, ça n'a pas de tête, une huître.

Encore du "Old-School". Et du "Death" en plus. Et Suédois, de surcroît. Ça ne doit jamais faire que le tri-milliardième groupe faisant partie de cette "New Wave" du "Death Old School". 'Connaissent pas l'originalité en Suède ou quoi? On va avoir quoi cette fois-ci? Un album intitulé "Into the Left Hand Flowing Stream"? Une pochette dégoulinante de trucs bien moches et sanguinolents, doublée d'un logo tout aussi illisible pour faire bien méchant? Des riffs.....STOP! On arrête de râler deux secondes s'iouplaît? Si je vous dis maintenant que BLOOD MORTIZED compte dans ses rangs Anders Hansson et Mattias Borgh, ayant joué respectivement au sein de formations nommées AMON AMARTH et CRYPT OF KERBEROS, on tire moins la trogne d'un coup?

Ah mais c'est que ça a du vécu cette bestiole, et on sent que dès le premier titre "Bestial", la barre est placée bien haute. Toute la panoplie y est, de la petite ambiance bien mortuaire et poisseuse à la rythmique lourde et jouissive au possible. BLOOD MORTIZED joue son rôle de brutasse des cavernes à la perfection, tant les riffs sont costauds et bien corsés. Mattias Parkkila grogne comme un ours enragé n'ayant pas bouffé depuis trois mois, et nous, on se bouffe un bon quartier de "Death" à l'Ancienne sauce Suédoise. BLOOD MORTIZED prend même le soin d'être varié! En seulement quatre titres, on a droit à du traditionnel ("Bestial" et "Shadows of the Quarter Sun", ayant la particularité de posséder tous les deux, en plus d'une batterie des riffs saignants et une rythmique n'ayant rien d'autre à faire que de tailler dans le vif du sujet et dans nos cervicales déjà bien endolories, un type qui se fait trucider en arrière-plan), un titre plus lent et bien pesant presque martial avec sa batterie qui claque de façon métronomique("Of Dust and Doom"), et du Tribal avec percussions sur la fin de "Rekviem". Bon, j'avoue que l'outro on s'en passe bien, de toute façon, le mal est fait depuis déjà une bonne quinzaine de minutes.

Bref, du gras, du qui tâche, la centaine de possesseurs de l'édition limitée en cassette auront même la joie de découvrir une pochette typée film d'horreur de série B. Pour les autres, c'est un bon gros cœur dégoulinant, vous choisissez quoi? Non, désolé, pas de cerveau au menu.

Rien d'autre à déclarer, si ce n'est un prochain album qui devrait normalement voir le jour. Avec un propos aussi mordant, le rejeton risque de faire mal. Si vous étiez repoussé par le visuel ou le simple fait de n'avoir qu'un ep assez court finalement englouti dans la masse de sorties actuelles, passer à côté de ce "Bestial" serait quand même bien dommage, vu le parpaing qu'ils arrivent à nous coller en seulement quatre titres.