Oyez, oyez ! Un nouveau drakkar accoste sur les terres du "Pagan Metal". Son nom : "Lost In The North". Origine : Canada. Equipage : NORDHEIM ! Et 5 habitants de plus, 5 ! dans ce pays (sur)peuplé du "Pagan / Folk Metal". On pourrait même dire "Viking Metal", pour les références à la culture.

"Lost in the North", premier album des canadiens, se voit parsemé de l’influence des diverses pointures du genre : FINNTROLL, EQUILIBRIUM, ENSIFERUM et autres KORPIKLAANI ou ALESTORM. Et à l’écoute de l’album, cela s’impose comme une évidence. Si les guitares, acérées, délivrent des lignes mélodiques enjouées (et quelques soli) dans une veine ENSIFERUM, les rythmes festoyants, les passages vocaux criblés de chœurs « Beer, Metal … »)et les onomatopées punkisantes (OÏ) envoyées régulièrement sur l’album inscrivent parfaitement une ambiance Finntrollesque, y compris les paroles tournant autour de la mythologie nordique. Enfin, saupoudrez le tout d’une dose épique, lancée par des claviers aux sonorités très marquées flutiaux, accordéon et compagnie, des voix claires (un peu à la façon BATHORY sur "Nordland" comme sur « Faraway ») et vous obtiendrez la recette parfaite du groupe de Folk Pagan grand public.

Allons bon ! Loin de moi l’idée de vouloir résumer cet album de façon aussi réductrice et simpliste. Le groupe se rattrape par une image de joyeux lurons complètement déjantés et abreuvés d’hydromel plus que de raison. Mais cela ajoute une touche festive à l’ensemble du disque qui lui permettra de tourner assez longtemps sur les platines disques, grâce à des mélodies imparables. En bon exemple citons le fameux « Beer, Metal, Trolls and Vomit » (qu’est ce que j’vous disais …) véritable hymne à la fête, au refrain entêtant et aux chœurs entraînants. C’est peut-être cet aspect qui le sauve d’un rangement parmi la pléthore d’autres groupes du même genre, car en dehors de cela, lorsque le groupe s’essaie à un genre plus tourné vers le "Black", il peine un peu plus à convaincre (« Promise to the Gods », « Nightborn ») et se rapproche davantage d’un groupe comme CATAMENIA, due à une omniprésence des claviers, trop en fait, pour pouvoir rivaliser avec les pointures du genre. On retiendra donc l’aspect plus festif, décalé et mélodique que le côté épique et Blackisant de la musique.

Côté finitions, le groupe s’en tire avec les honneurs. Des mélodies faisant souvent mouche « Glorious March », « Beyond The Howling North » et des bruitages qui renvoient l’auditeur au temps des Vikings, au pays des Trolls et du froid où l’on se réchauffe à grandes rasades de bière : des bruits de bourrasques glacées, des bruits de vagues et des mouettes et une sacrée ambiance de taverne nordique, voilà ce qui vous attend. Des ambiances relayées à la fois par les paroles (souvent basées sur la nuit et les combats à l’épée) et par les instruments choisis, honorés par une production tout à fait à la hauteur.

Un album loin d’être parfait. Mais qui possède de véritable chansons, puissantes, capables de rivaliser avec ce qui se fait de mieux dans cette catégorie : « Glorious March » et son riffs puissant, « Beer, Metal, Troll and Vomit » et son côté joyeux ne sauront que vous convaincre et vous donner envie de découvrir le reste de l’album que nous livre NORDHEIM. Un ALESTORM chez les vikings, en quelque sorte. Et pour un premier album, le combo canadien frappe un bon coup en devenant un groupe dont la discographie sera à suivre … à condition de ne pas faire du sur-place. On attend donc une confirmation, messieurs.