« Le cerveau et la moelle baignent dans le liquide céphalo-rachidien, lequel est sécrété par les plexus choroïdes, circule dans les ventricules latéraux, passe par les trous de Monroe pour gagner le troisième ventricule, puis par l’aqueduc de Sylvius pour gagner le quatrième ventricule, puis par les trous de Lushka et Magendie pour gagner les citernes de la base avant de diffuser dans les espaces sous-arachnoïdiens où il est réabsorbé par les granulations de Pacchioni… ».
Si vous n’avez rien compris à la phrase précédente, j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle : la mauvaise, c’est que l’image que j’ai de vous est désormais fortement dégradée (mais vous avez le droit de vous en contrefoutre royalement…), la bonne c’est qu’aucune notion de neuroanatomie n’est nécessaire pour apprécier « La Partie du Cerveau », dont l’artwork du premier Ep « Surfaces » représente la Lune (rien à voir avec une certaine partie du corps…). Le dessin sur le Cd représente, lui, une image de radiographie faciale ce qui paraîtrait plus logique, sauf qu’elle a été coupée trop bas et que donc on est centré sur les cornets ethmoïdaux (en gros, le nez) et que, du coup, on ne voit vraiment pas le cerveau ou peut-être une petite partie …
Antécédents : LA PARTIE DU CERVEAU est un groupe de rock parisien qui s’est formé comme beaucoup de groupes au lycée, dans le début des années 1990. Et ce n’est qu’après un break d’une dizaine d’années occupé par divers projets que le trio décide de se reformer, enregistrant une démo en 2006 avant son premier vrai Ep cinq titres que voici.

Examen Clinique : La dissection de cette musique s’avère délicate, puisque profondément ancrée dans le ressenti. LA PARTIE DU CERVEAU présente un "rock" moderne aux accents "punks", "post-hardcore", "stoner"… Les références du groupe sont d’ailleurs assez perceptibles que ce soit du punk rock à la PIXIES, WIRE ou des choses plus puissantes comme ISIS, NEUROSIS…
L’écoute des cinq titres est plaisante et peu éprouvante, mais je pense qu’elle pourra cependant lasser certains. La conception relativement semblable de ces derniers : des mid-tempos avec quelques passages plus planants pourrait être un désavantage. Pour autant, le charme discret et serein qui s’en dégage ne me laisse pas insensible. Un titre comme « I.O.N » est un bon exemple de ce que le groupe est capable de faire, des passages planant avec une voix assurée prenant plus de poids de temps à autre, et surtout un break assez original. Tant qu’à parler de la voix, on peut déjà féliciter Laurent le chanteur qui est tout à fait dans le ton de ce qu’on peut attendre de mieux dans le genre, ses passages mi-hurlés mi-chantés ne sont pas forcés, son anglais est plutôt convaincant et sa voix ressemble par moment à celle de Black Francis (PIXIES).
Les guitares manquent peut-être un peu de pêche (en même temps, on n’est pas chez KARMA TO BURN) mais sont en place tout comme la batterie, mais on ne leur en tiendra pas rigueur car ce n’est pas ce que l’on percevra aux premières écoutes.

Diagnostic : Un bon petit EP (Non, je ne parle pas d’une Embolie Pulmonaire…) délivrant un rock moderne, agréable et sans prétention. S’il ne nous retournera pas complètement, on ne peut faire autrement qu’un petit hochement de tête de respect et un bon encouragement. Bref, LA PARTIE DU CERVEAU marque son existence avec un EP, première vraie étape dans un chemin musical qui ne fait que réellement commencer.