C'est souvent que l'on sous estime le talent d'un musicien lorsqu'il se lance dans une carrière solo ou un side project sans ses compagnons. Les uns trouvent ça dangereux, alors que d'autre se diraient: Pourquoi pas ?

C'est le cas du label "Napalm Records" qui a misé sur le bon groupe, ou plutôt la bonne personne, avec THE 11TH HOUR.
Formé sous l'impulsion d'ED WARBY (HAIL OF BULETS) et de ROGGA JOHANSSON (PAGANIZER), le duo sorti son premier EP en 2009. S'inscrivant dans les grandes lignes du "doom mélancolique", "Burden Of Grief" fut assez bien accueilli par la critique, ce qui donna lieu au deuxième album dont il est question ici : "Lacrima Mortis".
Comme à l'accoutumée, le résultat de "Lacrima Mortis", on le doit surtout à Ed Warby qui s'est chargé de la quasi-totalité de l'écriture et de l'interprétation. Fin compositeur, il a trouvé dans le doom metal comme un second souffle à sa carrière, mais surtout un bon moyen de prouver qu'il peut jongler sur tous les styles sans faire défaut. Cet album en est la preuve évidente. Il suffit de se pencher sur les quelques perles comme le tortueux "Nothing But Pain", ou l'opening "We All Die Alone" qui fait office de puissante introduction à son méfait et le constat est irrévocable : "Lacrima Mortis" fait office d'une belle leçon de doom metal.
Car le premier sentiment qui se dégage de ce disque (hormis le fait que ce dernier réussirait à vous enterrer vivant) réside dans l'élaboration des pistes. Chacune est pourvue d'un travail très pointu qui fait appel à toute la lourdeur des instruments. Si les guitares et basses sont extrêmement lourdes (dans le style BLACK SABBATH), le piano intervient pour non seulement casser cette lourdeur ("We All Die Alone"), mais dynamiser à l'aide de mélodie glaciale l'ambiance malsaine qui se dégage du disque.
Du coté des samples, THE 11TH HOUR a fait son choix et ne compte pas sur ces derniers pour ajouter un peu plus de profondeur à sa musique. On en décèlera qu'un seul sur la majestueuse piste "Tears Of The Bereaved". Mais hormis ces quelques pleurs pré-enregistrés, l'album sonne très juste.
Seulement, tant de désespoir ne serait pas survenu sans l'intervention de ROGGA JOHANSSON au chant. Ce dernier en plus de déposer la dernière pièce à l'édifice, vient magnifier le tout par de majestueux échanges vocaux avec ED WARBY, ce dernier assurant le chant clair. De ce puissant mélange, il en découlera de véritables moments de noirceur qui vous feront frémir. ("Reunion Illusion").

Avec ce deuxième album sous le bras, THE 11TH HOUR confirme bien qu'il est un groupe à suivre et non pas un projet sans lendemain. "Lacrima Mortis" risque de se faire une bonne place chez les amateurs de Doom.