Avouons-le, dans l’univers du "grind-core", une bonne majorité des groupes n’apportent pas grand-chose au style et proposent une musique souvent approximative, rébarbative, voire chiante. Paradoxalement, le style ne mérite pas l’à peu près. Certains sont persuadés du contraire et ne voient dans le genre qu’une bouillie sonore pour dégénérés du bulbe ou « musiciens » sans talent. Les TREPAN'DEAD, viennent nous prouver une fois de plus qu’on peut s’aventurer dans l’ultime grind-core avec brio et talent et que, sans renier l’esprit et l’attitude du genre, envoyer une belle mandale dans la face des amateurs « grindeux ». Ne vous attendez pas a un déferlement d’originalité, mais les nordistes savent viser juste et là où ça fait mal.

Hyper vindicatifs et expéditifs, les vingt titres défilent en moins de trente minutes, avec comme seul dessein, le pilonnage de tympans. Le groupe se démarque de ses collègues par la présence de deux vocalistes alternant « gruiks », « débouchages de lavabo » et chants plus typés hard-core. L’effet est des plus convaincants. Musicalement, TREPAN'DEAD joue sur les contrastes et, même si le tempo semble ne jamais ralentir, les titres possèdent de véritables structures et un sens de la composition drôlement bien foutu : « infection » est une pure tuerie, « hunter » et « life is a whore » mêlent habilement « grind-death » et « punk-crust » hargneux à la NAPALM DEATH, BRUTAL TRUTH et comparses… Certains riffs sont franchement chiadés et exécutés avec une précision imparable. Rappelons que TREPAN'DEAD n’est pas un jeune puceau de la scène et qu’il a des kilomètres au compteur.
Niveau production, on fait ici dans l’efficacité, la simplicité, et autant dire que le son est largement au dessus des productions que l’on trouve habituellement dans le grind-core. Les guitares sonnent terriblement, la batterie est sèche comme un coup de trique (alternant blast-beats et « cavalcades »)…

Un album attachant, instinctif, à ranger dans votre discothèque de bourrins, aux côtés d’INHUMATE, BLOCKHEADS, BRUTAL TRUTH, ou encore SUBLIME CADAVERIC DECOMPOSITION.