Jusqu'à ras bord coté timing, la citrouille ! Alors, va-t-on goûter une soupe de citrouille voluptueuse ou à une purée indigeste, avec le nouvel album des américains HALLOWEEN ? Alors, oui, tout de même, il faut re-situer car cette aventure musicale est "à la mode" ces derniers temps, avec un revival de tous les moments. Ce groupe de détroit (usa) est né en 1983, en même temps que les...HELLOWEEN teutons, Kai hansen à la barre. Etrange coïncidence, toujours est-il qu'à l'époque, HALLOWEEN "avec un A" était aux oubliettes sur le continent européen, je rappelle qu'à cette époque, pour écouter des cassettes (même piratées) d'outre manche, c'était un peu le parcours du combattant...Du coup, HALLOWEEN a sorti à l'insu de tous 5 albums de 1983 à 2006, je passe bien sûr les changements de line up ou reformations.
Très récemment, le label "Pure steel" a ressorti en version cd+bonus leurs deux premiers albums, et je dois dire que j'avais vraiment eu un petit coup de coeur pour ces albums, datés et d'un autre temps, certes, mais accrocheurs et assez bien faits. Mais il est temps pour les citrouilles américaines de sortir leur tout nouvel album 2012 "Terrortory".

Tout d'abord, gros travail sur la pochette, car au vu de leurs deux premiers albums - même ré édités - cela restait assez ... "affreux", dirons nous pour rester poli (leur site internet reste toujours coincé dans le passé également). Ici, il y a du travail sur la pochette, même si le logo et la citrouille font inexorablement penser aux allemands. Côté production et son, c'est coincé dans les années 80, mais vraiment au tout début ! Un son brut, sec, avec peu de force, bref, nous pouvons dire que cet album a subi un saut spatio-temporel : inspiré de 1983, crée en 2012, sorti en 2012, mais ré-expédié à tous les metalleux de 1983...Oui, le son est le véritable point faible car il dessert complètement les compos. Malgré cet effet recherché et qui aurait pu être amené différemment, le groupe propose la même soupe donc qu'il y a 30 ans, un heavy metal tendance "horror show", où le heavy se mélange à du "thrash", voire même du "dark/doom" ("Caught in the webs"). Le pire est que cela fonctionne. Varié, entraînant, mélodieux, les guitares font un gros travail, le chant reste toujours clair et possède son petit grain de voix, on aurait franchement passé un excellent moment si le mixage et cette production ne gâchait pas l'ensemble. Le son de la batterie reste trop brut, la basse pas assez mise en avant, le chant manquant un peu de pèche, bref, c'est bien beau d'avoir des titres en béton, si le reste ne suit pas...
L'ensemble est peut-être légèrement moins mélodique que leurs productions du passé, mais on reste dans une sorte de logique avec un tout petit manque d'inspiration, donc.

Alors voilà, on reste perplexe. Le revival parfois a du bon, parfois il stagne, parfois il reste beaucoup trop encré dans les 70/80's. Ici c'est un peu tout cela à la fois. On ressort de là content, mais sans plus. Nul doute qu'avec un autre son, cela aurait été complètement différent. Ne vous précipitez pas, écoutez avant d'acheter, car vous risquez d'avoir des surprises. J'espère mieux la prochaine fois !