Tout le monde a crié au miracle, l'info s'est répandue comme une trainée de poudre sur le net et les afficionados de musique bavent depuis bien longtemps à l'idée d'entendre ce que FLYING COLORS a à nous proposer. L'annonce d'un nouveau (super) groupe est toujours a prendre avec des pincettes. Ce FLYING COLORS est une idée de génie ou bien, une énième ribambelle de noms qui ne sont là que pour faire gonfler la vente du disque éponyme ? Car il ne faut pas se leurrer, il se passe exactement la même chose dans les sports. Ce n'est pas parce qu'on a une équipe avec les meilleurs joueurs, qu'ils vont forcement bien s'entendre... FLYING COLORS reflète un peu ce constat.

Formé sous l'impulsion d'un Mike Portnoy libre comme l'air (vu à quelle vitesse il enchaîne les projets...), ce all star band compte dans ses rangs quelques-unes de ses connaissances comme Dave Larue (DREAM THEATER, JOE SATRIANI), Steve Morse (DEEP PURPLE), Neal Morse (TRANSATLANTIC) et Casey McPherson.
Décrit comme un album progressif, FLYING COLORS est surtout un gros patchwork qui se révèle être le catalyseur musical de toutes ces personnalités. Le fameux côté progressif qui entoure les morceaux est surtout utilisé pour laisser les musiciens s’adonner a leurs registres respectifs et ce, sur la durée d'un morceau. Dans ce FLYING COLORS il n'est pas rare de voir se chevaucher pendant six-sept minutes du "blues", du "rock", ou bien du "metal". L'appellation "progressive" est bien plus que nécessaire.
Cependant à quelques reprises, certains membres se retrouvent en retrait. On pense notamment à Portnoy dont les compos techniques à la batterie sont reléguées au second plan, le disque ne lui laissant que l'occasion de développer tout un tas de patterns assez basiques. Et de son côté Neal Morse derrière ses timides nappes de claviers reste bien trop discret mis a part dans les ballades ("Better Than Walking"), ou il laisse libre court à sa grande expérience.
Le reste tient tout de même la route mais l'alchimie entre les membres est à remettre en question. Se sont t-il réunis pour jouer chacun de leur côté et compiler tout cela ensemble, ou bien composer tous ensemble quelque chose de solide ? A en voir la vitesse à laquelle ils ont composé, enregistré et mixé tout cela (neufs jours !) , il y a de quoi se poser la question...
Il y a tout de même quelques pistes qui vaillent la chandelle ("Kayla", "Blue Ocean") mais il y a toujours cette impression de "chaque musiciens dans sa bulle" qui réside et qui altère grandement le jugement de ce disque. Après tout, avec un line-up de la sorte (qui a révolutionné la musique progressive), on a bien le droit d'être exigeant.
N'y voyez pas par là un disque mauvais en tout point, mais juste un sentiment de frustration. A la fin de l'écoute, il y a le fameux "Je m’attendais à mieux" qui n'est pas loin...
 
En espérant que ce super groupe revoie sa copie pour le second album (s'il y en a un...). Qu'ils prennent surtout le temps de s'écouter entre eux et le reste suivra. Il n'y a pas de raison qu'avec tous ces atouts rassemblés, un extraordinaire album puisse voir le jour, dans tous les cas, on continuera de miser sur le même cheval !