THERAPY? est un combo originaire d'Irlande composé de Neil Cooper à la batterie, de Michaël McKeegan à la basse et de l'emblématique Andrew Cairns. L'aventure THERAPY? débute en 1990 avec le EP "Pleasure death" suivi de "Babyteeth" en 1991. Les choses sérieuses commencèrent vraiment en 1993 avec la sortie de l'album "Nurse" qui fut très bien accueilli par la presse et le public. Mais c'est en 1994 que THERAPY? connut la notoriété mondiale et méritée grâce à l'excellentissime "Troublegum" composé de morceaux cultes tels que "Screamager", "Trigger Inside", "Die laughing", "Nowhere" et "Turn". En 1995 sort "Infernal Love", un opus très différent de son illustre prédécesseur qui, malgré sa qualité musicale intrinsèque, reçu un accueil très mitigé. Depuis, THERAPY? s'efforce de sortir des disques différents, mais aussi plus personnels et, force est de constater qu'aucun n'est parvenu à se hisser à la hauteur de "Troublegum". Alors, qu'en est-il de ce "A brief crack of light"?

D'abord, il faut signaler que l'artwork est très beau et que la signalétique n'est pas sans rappeler celle de "Troublegum" ou de "Infernal love". L'album débute avec le nouveau single "Living in the shadow of the terrible thing", très efficace, avec de gros riffs de guitare, une basse bien ronde et une batterie bien présente. On est aussi interpellé par le son qui rappelle furieusement celui concocté par Chris Sheldon sur "Troublegum", une bien belle mise en bouche. Puis arrive "Plague bell", dont le riff d'entrée est puissant et la batterie frappée avec force. D'autres morceaux sont aussi dans la même veine comme "Before you, with you, after you", "Ghost trio", "Why turbulence" mais surtout "Stark raving sane", sans doute le meilleur titre du disque, le rythme s'accélère, la basse est omniprésente et le refrain est soutenue par les gros riffs de guitare de Andy Cairns, un titre court, direct qui va droit au but. Le morceau suivant "Ecclesiastes" est le pendant parfait de "Stark raving sane", une sorte de ballade où la voix de Andy Cairns est compressée au vocoder, un titre très sombre empreint d'une magnificence obscure assez séduisante.

Le problème de ce "A brief crack of light" est qu'il alterne le bon ("Stark raving sane", "Plague bell" ou "Ecclesiastes") et le moins bon, pour ne pas dire le mauvais, avec "The buzzing" complètement déstructuré et ayant ni queue, ni tête, qui est lui même suivi de "Get your dead hand off my shoulder" sans intérêt. Ces deux morceaux posent un soucis majeur à l'opus puisqu'ils cassent complètement la dynamique du disque. "Marlow" et "Ghost trio" sont aussi très dispensables.
L'album, même s'il contient de très bon titres, est dénué de refrains efficaces et mémorisables et, à la fin de l'écoute intégrale de la galette, aucun titre ne sort vraiment du lot, exception faite de "Ecclesiastes" de par son côté sombre et décalé du reste de l'album.

C'est avec une impression mitigée qu'on ressort de l'écoute de "A brief crack of light". Certes, la mise en son signée Adam Sinclair (NEW YORK DOLLS) nous rappelle au bon souvenir du mythique "Troublegum", il faut admettre que "A brief crack of light" ne lui arrive pas à la cheville. Le goût de THERAPY? pour la diversité musicale n'est pas à remettre en doute, mais la qualité n'est pas toujours au rendez-vous. Cependant, quelques éclairs viennent fendre l'obscurité ambiante comme "Living in the shadow of the terrible thing", "Plague bell", "Stark raving sane" et "Ecclesiastes", mais ils ne suffisent à faire de "A brief crack of light" un bon album. A force de vouloir se démarquer de son "fardeau" "Troublegum" et de vouloir proposer des opus plus personnels, sans nul doute que certains resteront sur le bord de la route...ce qui est mon cas.
Tout juste moyen.