NECRONOMICON est un groupe de "thrash-métal" allemand composé de Andi à la guitare, de Jorgen Weltin à la basse, de Klaus Ederlin à la batterie et du seul membre rescapé du line-up originel Volker "Freddy" Frederich à la guitare et au chant. Même si NECRONOMICON ne vous dit rien, il est quand même actif depuis 1984, mais, dès 1986, le combo accumule les déboires et rapidement, Volker Frederich devient le seul membre originel du groupe, ajouté à cela, de nombreux problèmes de label. Bref, en 30 ans de carrière, NECRONOMICON n'a sorti que six albums (trois dans les années 80, un dans les années 90 et deux dans les années 2000). C'est après 4 ans de silence que le quatuor sort "Invictus" qui succède à un "Revenge of the beast" pas vraiment mémorable.

Le premier titre "Invictus" plante le décor. Les guitares sont acérées, la basse omniprésente, un rythme soutenu, des riffs à foison et un chant "thrash" très typé 80's. La musique du groupe germanique ne pioche pas que dans l'héritage du "thrash" allemand de KREATOR, DESTRUCTION ou encore SODOM, mais tend à se rapprocher du "thrash" de la BAY AREA à l'américaine du côté d'EXODUS, mais aussi de SLAYER avec le titre "Bloody Bastards". Les guitares sont aussi plus travaillées qu'à l'accoutumée, les riffs "thrashy" se succèdent et sont d'une efficacité redoutable comme sur "Invictus", "Unleshead" ou encore "Unconquered" et "Upon black wings". Les solos ne sont pas en reste notamment sur "Bloody bastards", "Upon black wings", "Pandora"s box" et "Invictus", ils sont éxécutés avec une technicité hors pair. De plus, ces derniers sont très inspirés et aèrent les compositions.

Le son est très bon et l'opus est doté d'une très bonne production, le mix et le mastering ayant été confié à Achin Khöler (PRIMAL FEAR, SINNER, BRAINSTORM), tout est à sa place et est en parfaite adéquation avec la musique de NECRONOMICON.

Mais, c'est là que le bas blesse. En effet, cette production aux petits oignons rend le tout trop calculé, rien ne dépasse. Un son un peu plus "sale", moins typé "teuton" aurait donné une force de frappe plus importante au disque. Aussi, même si "Invictus" possède de très bons morceaux, ils se trouvent tous dans la première moitié de l'album. Force est de constater que "Face to the wall" peine à décoller ainsi que "Pandora's box". Cette baisse de régime se confirme avec "Before the curtain falls", sorte de "power-balade" à base acoustique complètement bancale puis avec "Possessed by evil" et "Possessed again" qui sentent les titres de remplissage à plein nez. Le premier est une version retravaillée et ré-enregistrée de celle parue en 1986, la deuxième est une version "unplugged" de celle parue sur l'album "Construction of evil"
A noter que la version digipack contient 4 titres live enregistrés en Russie.

Au final, c'est avec une impression mitigée que l'on ressort de l'écoute de "Invictus". Certes, l'opus est doté de très bons morceaux comme "Invictus", "Unleshead" ou " Bloody bastards", mais aussi de beaucoup moins bons comme "Before the curtain falls" en tête. La production, beaucoup trop léchée, confère une certaine monotonie, surtout dans la deuxième partie du disque. NECRONOMICON reste un groupe de seconde zone capable du bon comme du moins bon. Cependant, les six premiers titres de "Invictus" méritent qu'on y jette une oreille et ils vous replongeront dans les vraies racine du "thrash-métal".
Peut mieux faire!!!