CHRONIQUES D'ALBUMS




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GHOSTONE
Le mangeur d'âmes [ 2012 ]
Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album - Durée : 50.40 - Style : Rock/metal progressif
Informations :
Interview :
Contact label : http://www.mosaicmusicdistribution.com/
Contact groupe : http://www.facebook.com/pages/GHOSTONE/274787453942 http://www.myspace.com/ghostoneband
 


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ORIGINALITE
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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Chronique : 16 avril 2012 - Chroniqueur : Bodomania
 

"On n'a jamais fini de découvrir cette île, qui regorge d'histoires, de mystères et d'aventures...
Vous voulez découvrir l’Île de Beauté, que les Grecs appelaient déjà "Kallisté" (la plus belle) ? Qui a sculpté les statues menhirs de Filiosa ? ... Du Cap à Bonifacio, des sentiers de randonnées à la réserve de Scandola, partez à la découverte d'une île fascinante et surprenante. Sans oublier la langue corse, les spécialités culinaires, le GR20... comme si vous y étiez !".
Tous ces secrets vous seront dévoilés dans les pages du célèbre ouvrage "La Corse pour les Nuls", et non dans cette chronique, qui, certes, parle bien d'un groupe tout droit venu de cette belle île, mais île sur laquelle je n'ai jamais mis les pieds et dont je vous épargnerai donc une quelconque description hasardeuse... Il y a pourtant un lien entre ces premiers mots et le premier album de GHOSTONE, distribué depuis mars dernier chez "Mosaic Music". Les 13 titres de ce premier opus nous racontent bien une histoire, ce qui est considéré comme un "opéra rock" nous fait voyager et vivre une belle aventure musicale, mais pas seulement, une des grandes (et nombreuses) sources d'inspiration de ces derniers ayant également été puisé au cœur de leur terre natale.
Créé en 2006 et élu meilleur groupe de rock Emergenza en 2008, le quatuor (aux expériences et endorsement multiples), nous livre cette première œuvre six ans seulement après sa formation. Et à sa découverte, on ne peut qu'approuver l'attente.
Car il faut parfois prendre le temps de bien faire les choses...

Une superbe pochette nous attend tout d'abord, signée des mains du batteur et fondateur Yannis-Neil Lorenzi, en collaboration avec "Dadoolapin", dont le contenu nous dépeint des paroles illustrées dans tous les sens. Et les textes ont clairement leur importance, avec autant de sens que d'engagement, ou encore d'ironie, empruntant des tirades à certains auteurs classiques, usant aussi bien de la langue corse, française et anglaise, la singularité de GHOSTONE apparaît déjà rien que dans le visuel et les mots. Le si bien nommé "Le Mangeur d'âmes" évoque le parcours d'un homme à la fois victime et responsable, entre domination et soumission, pouvoir et oppression, des textes engagés parcourent ainsi l'album, emplis de doutes, d'un combat lourd à mener, d'une existence difficile à assumer...
Musicalement, les membres de GHOSTONE prônent des influences du côté de chez SOAD, TOOL, ou RATM, alors, voyons si âme il y a, et s'ils s'apprêtent à nous dévorer la nôtre...

C'est sur un jeu de mot plein de sens, en particulier lorsque l'on se penche sur les textes, que "Djihad Joe" apparaît. Le vent souffle, la tempête se lève... le décors est planté grâce à un chant polyphonique superbement interprété, GHOSTONE s'étant offert les services de Jean-Louis Blaineau (l’un des chanteurs du "Chœur d’Hommes de Sartène"). Cette introduction inattendue laisse résonner les roulements de tambour aux allures d'un champs de bataille, pour nous envoyer une montée rock et psychédélique emprunt d'un goût brûlant de désert. Un beau mélange varié et puissant, que ce soit au niveau du chant qui laisse déjà deviner le magnifique organe de Yann Le Borgne, capable de faire d'aussi grandes envolées que des parties plus musclées, sans jamais tomber dans le registre trop "mielleux" et "sucré", ou nous amenant encore des phrasés et intonations dignes de Serj Tankian. Et il y a effectivement quelque chose de SYSTEM OF A DOWN dans leur musique... A la fois nerveuse, sauvage, décalée et psyché, des lignes plus "power/mélodiques" guident également cette piste, entre deux changements de tempo et d'ambiance orchestrés par le feeling redoutable du subtil cogneur qu'est Yannis-Neil Lorenzi. Une entrée soignée et pleine de promesses qui nous fait déjà voyager en terre inconnue...
"Promises" nous révèle à son tour un fond sonore changeant et puissant emplie d'interrogations, une quête de la vérité durant laquelle un chant parlé et des mélodies entêtantes se mêlent. Bien que plus léger en apparence, la profondeur et la dureté du ton agissent pour nous conduire vers "Intermission", séquence où nous suivrons la rencontre entre deux des protagonistes de cette sombre histoire, "elle" et "lui", devant une instru jazzy qui évolue, à mesure que la conversation se fait plus intime et dangereuse, en une atmosphère plus sauvage et tribale...
La fusion de "Needles On My Skin" vient alors imposer son mélange RATM/SOAD, son texte charnel et carnassier. L'anglais vient côtoyer le français... Ce chant en français qui, d'ailleurs, passe étonnamment bien grâce au vocaliste, n'étant pourtant, personnellement, pas vraiment adepte du chant en français, surtout dans ce genre. La basse groovy d'Antonin Rubatat (musicien live pour LEVI STARR) réchauffe un peu plus le morceau, le violoncelle de J-L Blaineau l'assombrit, et l'énergie et le côté parfois incantatoire des paroles ne nous lâche pas jusqu'à l'arrivée d"Advertissement". Cet interlude radiophonique funky, qui nous annonce l'arrivée d'un nouveau "Serial killer" (un quoi?) et l'installation d'un couvre feu immédiat, imposé par le "King-President"...
Le progressif "Soul Eater" s'en suit, débutant plus calmement, les chœurs et autres tintements de cymbales se transforment peu à peu en un tempo plus lourd et lent, formant des vocaux résignés, un sentiment d'abattement palpable, glissant quelques lignes en corse... Un discours résonne et une montée en pression très rythmée nous explose en pleine figure, avant de repartir sur les chœurs et le tempo pachydermique des débuts. Une transition et une fin inattendues, qui auront le mérite de boucler la boucle.

Des guitares sentant bon le road trip sudiste déboulent alors sur "Killer On The Loose", avec un chant tantôt chuchoté, tantôt énervé, au grain sentant même parfois le bon whisky 25 ans d'âge. Le "Stoner Rock" fait donc partie du registre du quatuor qui arrive pourtant à enchaîner sans aucun mal sur une piste plus "classique" et "traditionnelle", seulement rythmée par le son mélancolique des cordes et d'un chant polyphonique Corse. Beaucoup d'émotion ressort encore de cette courte plage intitulée "U Pranzu Di U Diavule".
Ne laissant jamais de côté l'aspect progressif, une sorte de ballade plus aérienne et proche d'INCUBUS apparaît à son tour, "Bad Little Boy" s'avère moins complexe que ses prédécesseurs malgré des plans toujours variés et ambiancé, intégrant de nouveau des cordes à l'ensemble. Un souffle, un acte de l'histoire qui permet de se poser encore des questions sur les bons et les mauvais choix...
La suite est quoiqu'il en soit un très bon choix, frais et entraînant, le single "P.V.P. (People Vs President)", ne représente peut-être pas la palette entière du combo, mais il permet de relancer une énergie rock et de se laisser aller à quelques minutes très efficaces. Un chant rythmé accompagne une aura presque "garage", encore une fois guidé par la dextérité du guitariste Stéphane Rambaud (MEDICINE GROOVE), qui, avec maîtrise, a également une grande part de responsabilité dans l'univers riche et accrocheur de GHOSTONE. Une accélération, une montée progressive dont ils ont le secret s'amplifie, mélangeant toutes les instruments et les chœurs, donnant un climat de plus en plus lourd, noisy et furieux. Attention! Headbang assuré en live!

"Government House" vient remettre de l'ordre, enfin, pas totalement, car dans cet espace révolutionnaire, le chant se montre de nouveau schizophrénique (clair, rappé, saturé, mélodieux, agressif) et l'anarchie est proche. Les mélodies arrivent toutefois à instaurer une ligne directrice, même si la liberté d'action est grande et ouvertement prise. Nous nous retrouverons alors jetés en plein cœur de la ville, où insultes et klaxons nous rappelleront qu'ici, c'est vraiment la jungle... Ce qui tombe plutôt bien, car "Wake Of" finira par nous y plonger totalement. Cet instrumental ponctué par des bruitages animaliers s'intensifie grâce à des percussions ethniques, voire carrément tribales qui s’accélèrent... "Screaming Monkeys" vient alors marquer un point final à l'"évolution". Aérien, nerveux, psychédélique, progressif, saturé, enivrant, instable... quelques qualificatifs pour décrire une fin d'album encore enragée et inspirée, où chaque musicien nous envoie une dernière fois une grande dose de savoir-faire, risquant jumping et autre transe incontrôlés en salle...

13 titres pour un album épique, très varié et inspiré, qui nous raconte une histoire, un voyage aux saveurs différentes, sans aucun temps mort, sans aucune pointe de lassitude. L'originalité et la subtilité étant présentes dans chaque morceau, chaque piste ayant sa propre identité, ou même parfois plusieurs styles ou langues au sein de la même piste... De quoi espérer beaucoup de GHOSTONE, qui montre déjà une personnalité affirmée et signe ici un premier album ingénieux et très travaillé, délivrant maîtrise et émotion. Une fresque sonore riche en sonorités et en sens, qui est à découvrir absolument! Un nouveau nom à ajouter dans la scène rock/metal et une nouvelle richesse à noter dans les guides touristiques de la belle île de Corse...

Screaming monkeys - GHOSTONE






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