Loin de mes habitudes, c’est aujourd’hui de rock metal à chant féminin que je vais vous parler, il s’agit de WEDINGOTH, groupe Lyonnais formé en 2007. Initié à la base par Laure et Steven, en couple dans la vie et sur scène, le groupe est rapidement complété par Adrien, Julien et Robin. Le quintette prend rapidement ses marques et après un premier album, « Candlelight » sorti en 2009, il revient cette année avec sa toute dernière production : « The Other Side ». Pour l’occasion, ils ont réussi à convaincre M&O Music.

Le premier album avait déjà été chroniqué sur Pavillon666 à l’époque et semblait souffrir de nombreux problèmes de production, empêchant aux compositions de prendre réellement toute l’ampleur qu’elles méritaient. Cette fois, ces soucis ne sont pas de mise et chaque élément s’ancre de façon réfléchie et harmonieuse avec succès.

D’une durée de plus d’une heure, l’album « The Other Side » se décompose en 11 titres. L’album débute par un thème (« The Other Side ») décomposé en 4 titres. « Requiem », « Death Tunnel », « Rivers Souls » et « Salvation ». « Requiem » nous envoie sur des connotations lyriques à la limite du féerique avec l’ajout de bruits de nature. Impossible de ne pas penser au « Mother Earth » de WITHIN TEMPTATION. Les voix font déjà leur apparition, mais sont davantage utilisées comme des instruments, que pour énoncer quoi que ce soit. On passe rapidement à « Death Tunnel » qui s’enfonce dans une instrumentale plus lourde, avec une batterie qui se veut parfois frénétique. Les Backing vocaux masculins apportent également un plus. Les guitares prennent à leur tour plus d’ampleur, avec l’apparition de solos. Au milieu du morceau, on est convaincu d’une chose : les influences des Lyonnais sont diverses, au sein d’une composition progressive, certaines parties carrément Jazzy font leur apparition. « River Souls » est quant à lui bien plus court que son prédécesseur, la guitare sèche fait son apparition ce qui amène un côté presque folk au morceau, surtout quand Laure chante sur des tons relativement « normaux » (Si je peux m’exprimer ainsi) et ne joue pas les envolées symphoniques. Malgré une nette accélération en fin de titre, on est vite ramené à la réalité avec le début de « Salvation ». On pourrait avoir l’impression de soufflé qui retombe, mais la chose est bien gérée et il faut l’admettre, passe finalement presque inaperçue. Le côté Orchestral de WEDINGOTH est indéniable, qu’il plaise ou non, cet aspect de leur musique apporte une dimension supplémentaire et presque cinématographique aux compositions.
Réveil qui sonne le glas de ce court voyage, on sort de ces 4 parties de « The Other Side » plutôt content et désireux de découvrir la suite.

Malheureusement, la suite me laissera beaucoup plus sceptique. Certains morceaux nous renvoient à des connotations ethniques et indiennes. Rien de déplaisant donc dans les morceaux « Bliss », « Meditation » ou « Ever After », mais pas de quoi traverser les frontières non plus. « Mistreated » et « Artificial Paradises » s’inscrivent dans des registres plus Metal que Rock et bénificient de rythmes plus soutenus dans les instrus. « Artificial Paradises » est d’ailleurs marqué par un début en déferlante de notes. Les doigts s’agitent sur cordes et WEDINGOTH nous rappelle ainsi que niveau technique, les capacités sont également de mise.
On n'échappe pas à la « ballade » de la galette avec « La jeune Martyre ». Unique titre en français, mais ne vous y trompez pas, les paroles sont en Anglais, comme sur le reste de l’album. A noter d’ailleurs que certains mots sont prononcés avec un accent hasardeux, mais rien de bien méchant et le timbre dde voix de Laure nous fait oublier ces quelques faux pas.

Il m’est toujours difficile de me faire un avis sur un groupe lorsqu’il s’agit d’une voix féminine (symphonique, lyrique et j’en passe), car ce registre de voix adoucit souvent les instrus et parfois, les aplanit. Tout au long de ce « The Other Side », c’est parfois le cas, malheureusement. Parfois, mais pas toujours, l’équilibre des choses se trouve être tout de même bien géré, et même si on a parfois l’impression de se retrouver dans la B.O. d’un film à l’inévitable « Happy End » l’ensemble tient plutôt bien la route. En ce qui me concerne, WEDINGOTH ne parviendra pas à me convaincre dans ce domaine qui me laisse le plus souvent de marbre, manquant peut être un peu d’originalité ou de parties plus lourdes qui permettraient de profiter plus pleinement du reste. Mais comme tout le monde le sait, il ne faut jamais dire jamais, alors jetez-y une oreille, vous pourriez être surpris.