Pour DOBERMAN [CREW], c'est le "Grand Soir", titre de leur second méfait, rupture révolutionnaire où tout est possible, anarchie vaincra! Les Lyonnais embrayent donc la seconde après un maxi sorti en 2008 "Trop d'Obéissance Tue L'Insolence" et une première oeuvre "full- lenght" intitulée tout simplement "Doberman [Crew]", sortie en Janvier 2010. On le savait, Keefran, Will, Nico et Pio, ne font pas dans la guimauve "variétoche", engagés, enragés qu'ils sont. Il viennent donc nous arracher les neurones et nous déranger dans nos convictions profondes encore une fois. Ils enfoncent le clou dans nos cervelles préfabriquées avec une galette brûlante et glacée à la fois pour nos estomac prédigérés. Cette galette enrobée dans un digipack, à l'artwork remarqué, cette galette masterisée par Tue Madsen, Danemark, gage de bon son, il fallait le préciser.

Sur scène, DOBERMAN mord, appuie là où ça fait mal avec son "punk/hardcore fusion" empruntant au métal et au hip-hop l'énergie, la puissance et le feeling nécessaires pour faire passer leur pilule revendicative. Leur pilule dans ce nouvel opus nous parle de guerre civile, de dignité, d'arnaques politiques, d'élite capitaliste, bref, des profiteurs. Ces paroles qui font mouche, servies par le trio infernal, guitare, basse, batterie d'un punk/rock rebelle saupoudré de samples bien placés. Sur chaque titre les vocaux de Keefran écorchent, griffent, mordent, toujours efficaces de particularisme, et même si DOBERMAN a trouvé sa voie maintenant, sa niche musicale, on ne peut s'empêcher de penser à l'écoute de leurs titres, à RAGE AGAINST THE MACHINE et LOFOFORA, ce qui à mon sens est un gage de qualité comme une empreinte indélébile.
Alors, on adhère pleinement à ces 13 nouveaux titres (dont un remix), à cette petite heure de rock provocant et intelligent en même temps. Compositions variées, textes en français qui interpellent constamment dans une certaine urgence avec ce hardcore/fusion qui vous prend aux tripes, vous colle contre les murs, c'est sans appel. Alors on "kiffe grave" lorsque tourne la rondelle dans notre "mange disque" et l'on se dit qu'il serait encore meilleur d'écouter tout cela en live, c'est vous dire!

Après ses premiers enregistrements, ses prestations scéniques remarquées, Le Doberman lyonnais suit sa route ascendante donc, avec "Le Grand Soir", second album "coup de poing" qui confirme tout le bien que l'on pensait de la formation. Résultat de l'écoute en boucle : album à se procurer d'urgence chez tous les bons "dealers" de notre musique préférée.