Un coup de maître… C’est ce que vient de réaliser TERAMAZE avec ce nouvel opus « Anhedonia ». Autant dire de suite que ce combo venu d’Australie ne bénéficie pas d’une aura particulière en Europe. Le groupe était jusqu'alors uniquement connu sur les scènes locales australiennes, sans vaincre l’insularité propre à cette île. Cependant, grâce à sa signature sur "Nightmare Records", le nouveau bébé de nos amis se retrouve diffusé à travers le monde entier.


L’anédonie est un symptôme propre à certaines pathologies psychiatriques qui empêche l’individu qui en souffre de ressentir une quelconque émotion positive. Cette noirceur que tente de dépeindre le groupe au long de cet album ne touche heureusement pas l’auditeur qui applaudit à deux mains la performance en prenant sa dose de plaisir ! En effet, cet album est vraiment une excellente surprise. Le titre éponyme "Anhedonia" a la lourde tâche d’engager les hostilités avec une ambiance thrashisante teintée de mélodies percutantes délivrées par les cordes vocales aguerries de Brett Rerekura. Cette voix puissante et chantée est sans aucun doute l’un des points forts du combo, qui ne se contente pas d’apporter la touche mélodique par les guitares, qui en sont pourtant de valeureuses vectrices. "Anhedonia" restera en tête pour un bon moment ! Mais "Through The Madness" enfonce un clou à peine effleuré auparavant avec sa dose de riffs lourds et planants selon les moments, le tout sur fond progressif. Cette première touche est apportée ici de manière intelligente dans les rythmes. Excellent titre où encore une fois les vocaux sont magistraux, de même que le solo de guitare de Dean Wells, épique et solennel. Le retour au Thrash plus percutant se fera à plusieurs reprises avec des titres comme "Without Red Hands" et ses rythmiques « uppercut », "Proverb Le Jame" et sa rythmique martiale, ou à certains autres moments plus brefs au gré des morceaux.

L’album semble plus ou moins scindé en deux. La première partie, assez agressive, laisse la part belle aux riffs puissants et rapides, sans oublier l’aspect mélodique, véritable clé de voûte du style de TERAMAZE. La seconde tend plus volontiers vers le progressif avec des sonorités moins évidentes et des rythmiques plus expérimentales. Attention, nous n’avons pas ici affaire à des développements virant à la démonstration, comme pourraient le proposer dans un registre assez similaire DREAM THEATER ou REDEMPTION. Le tout reste ici moins « barré », plus accessible, mais pas pour autant moins intéressant. On peut tout de même trouver à plusieurs reprises des sonorités ou ambiances similaires à la bande à James La Brie, puisque la même approche du couplet et du refrain efficace et « mémorisable » y est faite chez TERAMAZE. Brett Rerekura présente en plus un timbre de voix par moments assez proche de l’Américain précité. "Black circles" ou encore la longue pièce "Egostatic", reflètent cette facette, même si les styles de DT et de TERAMAZE ne sont pas réellement comparables en tous points.


Un album dense et réellement bon de bout en bout, desservi par une production moderne et puissante. Le jeu de chaque musicien peut s’apprécier à sa juste valeur, et la voix très présente n’écrase pas l’ensemble dans le mixage. Mention très bien sur toute la ligne. "Anhedonia" est un petit bijou pour les amateurs de Metal Mélodique au sens large du terme.