HARDLINE est un groupe de "hard rock mélodique", originaire de Californie, aux Etats unis et fondé en 1991 par les frères Gioeli, Joey (guitare) et Johnny (chant). Le groupe fait mouche dès son premier album "Double eclipse" qui sera encensé par la critique et le public. Paradoxalement, HARDLINE ne s'en relèvera pas et après moult changements de line-up (Joey Gioeli quittant lui aussi le navire), ce n'est qu'en 2002 que sort "II", qui ne sera qu'une pâle copie de son illustre prédécesseur. Après un live en 2003 et un très moyen "Leaving the end open" en 2009, HARDLINE revient avec "Danger zone" dont le line-up a été entièrement recomposé autour du seul membre fondateur restant, Johnny Gioeli au chant, et composé du principal compositeur de "Danger zone" Alessandro Del Vecchio aux claviers, de Thorsten Koehne à la guitare, de Anna Portalupi à la basse et de Francesco Jovino à la batterie.

Dès "Fever dream", le premier morceau et single de "Danger zone", nous sommes embarqués dans cet univers à la fois doux et dynamique, les riffs de guitares sont incisifs et la rythmique est très efficace pour le style. "10.000 reasons", le deuxième titre, est du même acabit.
Cependant, quelques titres sortent du lot comme les dynamiques "Fever dreams" et "I don't wanna break" mais aussi "Please have faith in me", "show me your love" et "The only one", mais HARDLINE sait ralentir le tempo en proposant une power-ballad "Stronger than me" plutôt bien ficelée et ne versant pas dans la mièvrerie à outrance.

Hormis le talent de composition d'Alessandro Del Vecchio, la principale force de cet opus réside bien dans le duo Johnny Gioeli et Thorsten Koehne. En effet, Johnny Gioeli use à merveille de sa voix chaude et puissante, mais il nuance beaucoup plus les intonations que sur les albums de AXEL RUDI PELL, ce qui donne à "Danger zone", une variété bienfaitrice. Thorsten Koenhe se charge des guitares avec une efficacité redoutable et une sobriété étonnante, et, place des solos mâtures et bien dosés qui s'intègrent parfaitement aux compositions d'Alessandro Del Vecchio.

Mais "Danger zone" comporte quand même quelques défauts. D'abord, certains morceaux se distinguent par un manque d'inspiration et sentent les titres de remplissages comme "Danger zone" qui est tout simplement mauvais et "Never too late for love" qui verse dans un trop grand classicisme. Aussi, ne peut-on s'empêcher de remarquer une ressemblance plus que flagrante entre "What I'd like" et "Heaven tonight" de MALMSTEEN. L'autre faiblesse de l'opus réside dans les textes qui sont vraiment "tirés par les cheveux" ; ceux-ci traitent de l'amour, le manque d'amour, la douceur (etc..) ; l'ensemble manque vraiment d'imagination.

HARDLINE sort avec "Danger zone" un album très agréable à écouter mais qui ne surpasse pas "Double eclipse". La majorité des morceaux sont d'une efficacité redoutable, mais tout semble avoir été pensé jusqu'au moindre détail, d'où un grand manque de spontanéité. La voix magnifique de Johnny Gioeli et la virtuosité de Thorsten Koehne font le "boulot" et rendent "Danger zone" très sympathique. A conseiller fortement à tous ceux qui ont apprécier les débuts de BON JOVI.