"Bonjour, je cherche les BUFFALO GRILLZ...
- Ah non Monsieur, le restaurant c'est cent mètres plus bas dans la rue !"

Voilà ce que m'a répondu un vendeur lorsque je me suis renseigné à propos de ce groupe de Grindcore tout droit venu de Rome, Italie. C'est sûr que lorsque l'on découvre un groupe estampillé de la célèbre enseigne (le "Z" en plus), on s'attend à un bon gros steak bien saignant.
Le quatuor fondé en 2008 par le batteur de Natron M. Marcozza (qui va malheureusement quitter le "resto" assez vite) et E.Giannone le chanteur de Undertakers, voit le recrutement assez rapidement de trois autres membres de la scène Metal/Brutal/Grind Italienne, lesquels, comme ils le marquent eux-mêmes dans leur présentation, sont déclinés comme suit : E.Giannone, insultes et pas de paroles ; M.Mastrobuono, bruit aigu ; L.Robibaro, bruit grave et M.Romano, blast. Autant le dire, messieurs dames, on ne va pas se creuser la tête et proposer quelque chose qui sent la barbac' et qui saigne. Pari réussi avec un premier album : "Manzo Criminale".

Sacrée production en couleurs, influencée par les derniers albums de NAPALM DEATH et de NASUM ; passé une "intro" en italien, le groupe vous envoie une rafale de blast et de riffs sauce grindcore avec un chant plutôt gueulé et tantôt hurlé quand ce n'est pas avec des guests de Gordo RP (RATOS DE PORAO), Keijo (ROTTEN SOUND) ou encore Tom (MUMAKIL) sur l'excellent "Dawson Crick". Après, comme tout bon groupe du genre, c'est plutôt l'efficacité qui prime avec sa petite touche d'ironie comme le prouvent les titres "Forrest Grind" (où l'on a le droit à un solo made in FLESHGOD APOCALYPSE par Cristiano), "Linkin Pork", "Pig Floyd", ou le fameux "Dimmu Burger" (qui cette fois voit du saxo interprété par Luca Mai de ZU) que tout le monde a déjà sorti, même si les références ne sont pas non plus des parodies à proprement parler car E.Giannone a trouvé bon de remplacer ses "no lyrics" par des lignes de kalachnikov et autres flingues sur le livret ! A ne pas zapper, "Sermonet a chainsaw massacre" un petit ovni entre guitares funky et rythmiques grindcore (devrait-on y percevoir la prochaine évolution du groupe ?!). Et bien sûr, comme tout bon groupe de grind, on a le droit à trois boni, dont l'outro, le rêve !

Entre deux albums que l'on pourrait considérer "musicaux", BUFFALO GRILLZ vous retourne ses escalopes dans les oreilles pour quarante minutes d'efficacité à en faire euthanasier un bœuf dans les règles de l'art.
Un premier album explosif à classer au côtés de ROTTEN SOUND, ASESINO ou encore les terroristes de BRUJERIA (avec un dose d'humour en plus), vous savez à quoi vous attendre. Un album de grindcore à emmener en vacances pour se faire dorer ou lors de barbecues entre amis !