C'est en Espagne, en 2002, que le groupe Altar Of Sin a été fondé. Après des débuts difficiles (car il fallait reconstruire un groupe, une base solide, sur les cendres du groupe Unborned), les Hispaniques ont enfin trouvé leur rythme de croisière. En témoigne ce deuxième album, "Tales Of Carnage First Class", confirmant leur statut de "groupe qui monte".

L'artwork de l'album aurait pu être aussi celui de n'importe quel groupe de black metal : des crânes humains, des démons attaquant des femmes nues, le tout entouré de flammes "de l'enfer"... On dirait plus le nouvel artwork de Cradle Of Filth ! Cet artwork jette le doute dans l'esprit de l'auditeur, découvrant pour la première fois ce groupe. Même s'il est question de "Satan" et des enfers dans ce nouvel opus des Hispaniques, un autre artwork, avec les mêmes thèmes mais plus travaillé, aurait été le bienvenu.

Le deuxième rejeton d'Altar Of Sin est un mélange assez spécial entre le Death Metal et le Trash Metal : on a effectivement des morceaux relevant purement du Death Metal comme dans "Master Satan" où les voix de Goyo Hammerhead et de Carlos Overkill se répondent et s'en donnent à cœur joie, en passant d'une voix assez aiguë à une voix très grave, faisant limite penser à celle de l'acteur américain Sylvester Stallone ! Mais on a aussi des morceaux sonnant plus trash par la musique exécutée, comme "Into The Circle Pit" où on entend clairement l'influence de groupes tels que Sodom, Slayer... (On peut même noter une ressemblance entre le jeu de Carlos Overkill et du guitariste de Slayer, Jeff Hanneman). Bref, des morceaux riches en influences, même si on peut déplorer un manque d'originalité.

Les musiciens ne s'autorisent aucune fantaisie et livrent un son brut, bourrin, qui va vous rentrer dans les côtes comme un pogo qui vous retournerait la tête. Car oui, les Altar Of Sin font du bourrin, du bourrin et encore du bourrin, qui résonnent en vous jusqu'à vous donner un orgasme. Seule exception dans cet album, l'outro "Outro: Malignant Enclosure" étrangement mélodique, sonnant comme une rupture, idéale donc, située à la fin de l'album.

On a donc ici un album efficace, rempli d'influences et de références, qui retourne l'estomac du petit métalleux, et fait headbanguer même les plus difficiles d'entre nous. "Tales Of Carnage First Class" manque cependant d'originalité, pour l'oreille d'un public en quête de nouveauté : il reste, néanmoins, un bon album.