BACKTRACK LANE arrive en 2012 avec un tout nouvel album, « Black Truth White Lies ». Ces Parisiens ont compris les rouages du hard rock américain période 1990 et après une bonne digestion nous réserve un cocktail détonnant. On est même assez loin des tentatives plutôt clichées que l’on a pu nous servir avec BLACK RAIN. On devrait plutôt citer en références des groupes tels qu’ALTER BRIDGE, GUNS N’ ROSES ou encore le travail effectué ensuite par son ex-guitariste, le bien nommé Slash.

La production de cet album est tout à fait honorable. Le groupe a fait un bon investissement et puisqu’il s’agit d’une autoproduction, on ne peut que les féliciter quant à ce choix. En effet, un bon nombre de réalisations auto-produites manquent trop souvent de moyens suffisants. Cette fois, le pari est réussi et l’objectif atteint.

Les onze titres de cet album sont, comme nous le disions en introduction, fortement influencés par le hard rock et le metal des années 90. On s’éloigne toutefois des clichés véhiculés par le glam pour se concentrer sur du hard rock plus pêchu. « Burn It » ouvre les hostilités avec ses riffs électriques et électrisants. Ce n’est pas de la première fraîcheur mais ça a le mérite d’être simple, efficace et très vite entêtant. On apprécie aussi « Untie Me Now » pour les mêmes raisons. Là encore le pari est réussi. Le groupe nous montre des qualités de rythmiques guitares fortement appréciables. En ça, on retrouve un peu du SLASH’S SNAKEPIT. « Ain’t It Enough » renoue avec la tradition acoustique que ces groupes ont instauré il y a bien longtemps. Là aussi, c’est une réussite. On se dit au passage que si les médias tels que les radios et les télés se remettaient à soutenir la musique, la vraie musique et pas les standards épurés depuis des décennies, ce type de morceaux serait tout à fait appréciable en radio et ferait certainement de jolis tubes. On revient avec quelque chose de plus traditionnel sur la suite avec « Bad Stories », « Excess », « Some Memories Remain », une vraie ballade comme bien d’autres mais toujours aussi bien réalisée et « I Live Again ». « Watch Out » se veut un peu plus teigneux. On croirait presque entendre Myles KENNEDY (ALTER BRIDGE, SLASH) au chant ; encore une très belle réussite.

A l’écoute de cet album, il me revient cette réflexion que je ne peux m’empêcher de formuler, où sont les supports français ? Sérieusement, pourquoi ne se rend-on pas compte qu’il existe de très bons groupes chez nous et que notre culture musicale ne pourrait que s’enrichir à leur écoute ? C’est très dommage, surtout lorsque l’on s’aperçoit que ce combo n’est même pas signé… En tout cas, tout le mal que l’on peut leur souhaiter, c’est de trouver un bon label et de revenir très vite en concert et sur album.