ANVIL est un groupe de heavy metal formé en 1977. Le groupe, créé par Steve « Lips » Kudlow à la guitare et au chant et Robb Reiner à la batterie, connut le succès à leurs débuts grâce aux albums "Hard N' Heavy", "Metal on Metal" et "Forged in Fire". Bien que considéré comme LE groupe de metal canadien et ayant tourné avec les grands noms de l'époque (SCORPIONS, BON JOVI et WHITESNAKEe entre autres), Anvil n'a pas résisté à la vague de nouveaux groupe de Thrash du début des années 80. Vingt-cinq ans plus tard, après avoir sombré dans l'oubli général, le groupe (qui n'a pas un seul instant arrêté de jouer et de tourner) refait parler de lui avec le film « Anvil ! The story of Anvil » de Sacha Gervasi. Un film assez touchant où on voit Lips et sa bande se démener pour continuer à faire de la musique et essayer de vivre de leur passion. On peut d'ailleurs assister au refus des majors de sortir l'album qui nous intéresse ici, « This is Thirteen » que le groupe finira par sortir de manière indépendante. Notons qu'il s'agit de la chronique de la réédition de l'album qui contient un titre en plus « Thumb Hang », sorti chez EPV/Steamhammer.

Alors question, ce « This is Thirteen » se contente-t-il de surfer sur la vague de succès du film ou a-t-il de vraies qualités ?

Il faut dans un premier temps préciser que, comme on le voit également dans le film, c'est le fameux Chris « CT » Tsangarides (JUDAS PRIEST, THIN LIZZY) qui reprend les commandes, vingt-quatre ans après l'album « Forged in FIre ». Et ça se sent, le son de « This is Thirteen » est de bien meilleure qualité que celui de « Back to Basics ». Ce qui est déjà un bon point.

L'album commence par le titre qui donne son nom à l'album ; la chanson est assez lente, dans un esprit très doom et épique, ce qu'ANVIL ne fait que très peu mais qui fonctionne admirablement bien. Le registre des autres chansons est tantôt ultra speed ('Bombs Away », « Burning Bridges ») et parfois plus rock (« Big Business », « Ready to Fight »). Les Canadiens ne lésinent pas sur les refrains accrocheurs et le son caractéristique d'ANVIL est bien présent. On retrouve la voix de Lips, reconnaissable entre mille et le jeu de Robb-O, toujours aussi puissant et précis. Bref, les treize titres défilent à une vitesse folle, et on n'a qu'une envie une fois l'album terminé, c'est de le repasser une deuxième fois ! Le titre bonus « Thumb Hang », qui serait le premier morceau que les Canadiens auraient composé ne me plaît pas énormément ; le morceau tourne un peu en boucle et le côté épique qu'ils ont voulu lui donner, avec les chœurs notamment, casse un peu la puissance du titre. Dommage car c'était la seule petite nouveauté de cette réédition.

Comme vous vous en doutez, ANVIL ne révolutionne pas d'un poil sa musique avec son « This is Thirteen ». Ils restent cantonner à ce qu'ils savent faire ; mais après tout, ils le font tellement bien ! (Qui a dit AC/DC ?)
Mais une chose est sûre : les Canadiens forcent le respect, car des groupes avec une carrière aussi longue se comptent presque sur les doigts de la main. Grâce au coup de pouce du film, ANVIL a enfin le succès et l'attention qu'ils méritent, espérons que ce retour à la lumière ne leur brûle pas les ailes.
Mais je ne me fais pas trop de souci pour eux après l'écoute de leur dernier album en date, « Juggernaut of Justice ».