CHRONIQUES D'ALBUMS




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WORMFOOD
Decade(nt) [ 2012 ]
Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album - Durée : 75.57 - Style : Metal extrème gothique
Informations :
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Contact label : http://apathiarecords.com/fr.php
Contact groupe : http://www.wormfood.fr/ http://www.myspace.com/wormfood
 


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ORIGINALITE
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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Chronique : 27 septembre 2012 - Chroniqueur : Bakounine
 

WORMFOOD est un groupe français dont le nom m’avait plusieurs fois tourné autour et j’avais écouté quelques extraits de leur dernier album sans que je me sois plus penché que ça sur eux. Et puis, sans que je sache pourquoi, je les avais toujours considéré comme rien de plus qu'une espèce de MISANTHROPE en plus noir.
Bref, un an après « Posthume », le groupe sort « Decade(nt) », un espèce de fourre-tout de raretés avec en premier lieu, la réédition du premier album, « Eponyme », qui est à mon avis assez introuvable, sorti il y a dix ans remasterisé par Axel Wursthorn (de CARNIVAL IN COAL, par lequel est passé Emmanuel Lévy, le leader de WORMFOOD au moins en concert), ainsi qu'un live relativement ancien de 2OO5 et également deux reprises. Bref, plus de soixante-dix minutes, parfait pour me permettre de me pencher sur le passé du groupe, groupe qui a bien changé soit dit en passant, plus aucun membre à l’exception du sus-nommé leader n’était présent au moment de la création ou de l’enregistrement des titres.

Donc, que nous sert WORMFOOD ici? Et bien, la musique est assez différente de ce que j’avais entendu lors de mes quelques bribes d’écoute de « Posthume », qui était plus doomisant que ce que j’entends ici. Si le côté doom est toujours présent ici, il serait très difficile de classer WORMFOOD dans cette catégorie, ni même dans une seule des autres du metal extrême : Pas tout à fait death, pas vraiment black, pas thrash malgré des touches, parfois, dark metal assez souvent, bref, du metal extrême, mais qui mise tout sur l’atmosphère que le combo injecte à ses morceaux. Ici, pas de riff qui tue, de technicité flambante, mais une espèce d’atmosphère glauque et glaçante jusque dans les textes, une sorte de collectif de dandy macabres mélangeant allègrement les langues de George Brummel et Jules Barbey d’Aurevilly et se réunissant dans de morbides cérémonies suicidaires. Gothique, ils le sont sans doute mais avec une touche expérimentale et malsaine plus développée qu'ailleurs et affichée en grand, sans la retenue courante chez les groupes proche du gothique à l’heure actuelle, du gothique flamboyant, en quelque sorte…
Les morceaux du premier album fleurent bon l’authenticité de la démarche et quelques titubations encore liées au fait que ce soit le premier album. Puissant sans être vraiment brutal, la référence évidente du combo est TYPE O NEGATIVE, à qui l’ont pensera souvent, notamment sur l’incantatoire « The Dead Bury The Dead ». Le seul vrai défaut que je trouve, et encore objectivement je dois reconnaître que l’on n’y attache plus trop d’importance au fil des écoutes, est le hurlement d'Emmanuel Lévy, qui, s’il est la marque du groupe, est ici encore un peu trop monotone à mon goût dans les parties les plus marquées « growling classique », alors que je la trouve jouissive dans les moments parlés et lorsqu'elle part dans des pérégrinations de folie furieuses comme sur le début d’ « Abortion Exit ». Des moments plus cocasses et bien vus sont myriades, notamment sur l’interlude « Grandpa’s Remission », son bruit de scope cardiaque avec la musique de « Douce Nuit » en fond, enchaîné au début de « The Night of The Elderly » par une version heavy de « Dans la halle du roi de la Montagne », tiré du Peer Gynt d’Edvard Krieg, ce norvégien presque nain et insuffisant respiratoire, aussi maladif que génial tout comme la plupart des morceaux de Wormfood (admirez mon talent fou pour les enchaînements habiles…). « Hunger Anger » est sans doute l’un des morceaux les plus marqués death metal, mais dans une optique tout à fait lugubre là où « Licking The Bones » sera plus solennel à la lisière du black symphonique sans être pompeux.

La partie live est pour moi une très bonne partie. Si le son n’est pas le meilleur du monde, il n’est pas catastrophique non plus (à l’exception d’un moment dans l’introduction de « Miroir de Chair », version francisée de « Human Circus ») et surtout développe l’ambiance particulière du groupe, sorte de folie théâtrale incarnée par les harangues et les diverses transitions parlées faites par le chanteur.
Les morceaux sont tous issus de l’excellent album « France » de 2005 et on trouve les meilleurs titres sur les cinq de ce live : «TEGBM » (ou True Evil Gay Black Metal) et son improbable bridge baroquo-molièrien et le tout à fait malsain « Vieux Pédophile » et son introduction « Comptine ». Bref, un très bon live qui ne peut qu'appâter les gens à aller voir WORMFOOD en conditions live. Surtout qu'il y a là des riffs tout à fait percutants.

Puis, voila les deux reprises, une du groupe qui est sans doute le plus proche d’eux musicalement, en l’occurrence TYPE O NEGATIVE, avec « Christian Women » devenu « Femme chrétienne » pour l’occasion. Version magnifique du titre avec la présence d’Arno Strobl (CARNIVAL IN COAL) et d’Asphodel (PIN-UP WENT DOWN), une version arrangée et toutefois finement cohérente avec l’esprit du groupe du regretté Peter Steele. Et puis, pour coller avec l’esprit français du groupe, voila une reprise de Serge Gainsbourg, en l’occurrence le langoureux « La Décadanse » dans une version gothique doom.

Au final, cet album est une excellente occasion de découvrir Wormfood et devrait plaire à pas mal de monde, tout du moins à ceux qui aiment les ambiances inquiétantes et extrêmes. Un album très bien ambiancé même s’il est peut-être moins entraînant et efficace qu’un « France » muni de bonus pour le moins intéressants. Savoir s’il est essentiel pour les fans de première heure, c’est une question à laquelle il m’est difficile de répondre, d’autant que je n’ai pu évaluer la différence sonore liée aux versions remasterisées par rapport à celles d’ « Eponym » dont je n’ai pas trouvé le moyen d’écouter les pistes. En tout cas un bon produit metal français encore une fois cette année, en attendant qui sait, un vrai nouvel album pour Wormfood dans les années à venir…








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