Un an après leur premier album « Baldur », lequel avait fait forte impression, les Islandais de Skálmöld sont de retour avec un deuxième album « Börn Loka », prêts à montrer une fois de plus qu’en Islande il n’y a pas que des volcans et des geysers.
Une remise à niveau en matière de mythologie viking tout en écoutant de la bonne musique, que demande le peuple ?

L’album commence par un « Odinn » composé de chœurs et d’un chant guttural qui va, ponctuellement, s’ajouter et apporter le côté « barbare » à ces chœurs qui, au fond, ont plus des airs de chorale.
Et puis vient l’heure de la barbarie, plus question de finesse. Les titres tantôt « speed » tantôt « mid tempo » s’enchaînent, on retrouve cette grosse voix ressemblant beaucoup (trop ?) à celle de Johan Hegg (Amon Amarth) sur des riffs teintés de heavy, de death et même de thrash comme sur les couplets de « Gleipnir ». Côté paroles, on ne change pas une équipe qui gagne ; le groupe puise une fois de plus dans la richesse de la mythologie viking, avec des paroles en forme de conte sur un personnage en particulier pour chaque chanson, tout en accordant les riffs et les ambiances aux textes. Ainsi aura-t-on, entre autres, des riffs à la rythmique saccadée comme un cheval au galop sur « Sleipnir » (cheval d’Odin), une introduction festive sur « Gleipnir » (le lien qui maintient Fenrir attaché), une ambiance sombre sur « Hel » (la déesse des Enfers).
Côté production, là par contre c’est une autre paire de manches. En effet, même si les morceaux en eux-mêmes sont bien construits (même si ressemblant beaucoup à Amon Amarth comme l’interlude de « Sleipnir » et l’introduction de « Vali » ) et ont cette part épique qui fait le viking metal, on perçoit mal la puissance potentielle des morceaux. Les guitares manquent de punch et la batterie manque de furie, des « détails » qui auraient pu être arrangés avec deux ou trois clics de souris en plus lors du mixage et qui nuisent à l’album. On regrettera aussi une horrible disto sur la voix secondaire qui sonne (très) brouillon et semble mal gérée sur des morceaux comme « Fenrisulfur » ou « Vali », entre autres.

Au final, les Islandais nous apportent là un album assez homogène dans son ensemble mais manquant de recul par rapport aux idoles (riffs trop ressemblants) et avec un son qui a tendance à nuire à la musicalité des morceaux.
Rien de réellement nouveau avec cet album, Skálmöld persiste et signe avec un « Börn Loka » dans la lignée de « Baldur ». Difficile d’aimer l’un si l’on a pas aimé l’autre.