Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais les saisons ont une influence sur mes goûts musicaux. Le froid arrivant, j’entre dans une période plus ‘dure’ et c’est dans le metalcore que je cherche à puiser quelques forces bien utiles pour préparer l’hiver naissant. AT THE SKYLINES, groupe composé de six jeunes gens (de 18 à 25 ans) retient donc mon attention, d’autant que leurs origines Californiennes nous apporteront peut-être un peu de chaleur. Ce jeune groupe sort son premier album ‘The Secrets To Life’, signé chez Roadrunner, s’il vous plaît !

On s’étonne d’entrée d’un son si puissant et propre pour un premier album, mais cela nous surprend moins lorsque l’on découvre que l’album est produit par Fredrik Nordström ; ce dernier apporte ici sa ‘patte’ à laquelle il nous a habitué avec des groupes de death mélodique comme AT THE GATES ou IN FLAMES.
On retrouve chez AT THE SKYLINES les éléments constitutifs du style : des rythmes syncopés, puissants, des growls couplés à des passages mélodiques avec voix claire… Les deux chanteurs se complètent bien, l’un ayant une voix plutôt ‘hurlée’, l’autre très ‘death’.
L’originalité du groupe vient plus des passages non ‘metal’ et de la la voix claire, dans lesquels on retrouve beaucoup d’influences ‘pop/rock’ voire ‘R’n’B’ (‘It’s Cherried’, ‘143 Princess’…).
La présence de samples renforce l’aspect ‘jeune’, ‘moderne’ de la musique et l’on s’interroge rapidement sur les intentions du groupe : phénomène de mode ? volonté de toucher un public large ? d’autant que ces derniers ne cachent pas leur volonté de ne pas rester un simple phénomène underground ; leur chanteur, Chris Shelley, déclare ‘ je veux que l’on nous écoute à la radio… et je veux pouvoir jouer dans les villes et pays du monde entier’. Bon, vous me direz, un peu d’ambition n’a jamais fait de mal à personne, à condition de se donner les moyens d'y parvenir. Et on peut dire que c’est bien le cas pour AT THE SKYLINES ; techniquement, on ne peut rien reprocher au groupe. Les influences metal sont bien digérées (riffs de guitares heavy, rythmes syncopés, chants…), preuve que ces jeunes gens ont une réelle culture ‘métallique’ et un savoir-faire en la matière.
Quant au mélange, au prime abord surprenant, avec des éléments plus commerciaux (pop, R’n’B…), cela fonctionne plutôt bien, à l’instar d’un morceau comme ‘Let’s Burn This’. Tout juste pourra-t-on reprocher une certaine monotonie dans ce chant clair ainsi que l’impression d’entendre parfois le même morceau, mais il s’agit là d’un défaut plutôt récurrent dans le metalcore. AT THE SKYLINES semble posséder une marge de manœuvre à ce niveau, peut-être en accentuant à l’avenir des morceaux aux structures moins ‘basiques’ et plus ‘complexes’ comme ‘The Amazing Atom’.

Voilà donc un premier album de qualité pour un groupe, qui, comme on pouvait le craindre, n’est pas qu’un pur produit commercial.
Les fans de metalcore s’y retrouveront ; pour un public non ‘metalleux’, les influences plus variées pourront peut-être les amener à découvrir ce style et ainsi mener AT THE SKYLINES sur les routes de la gloire qu’il semble convoiter, qui sait ?