Il y a des groupes dont la démarche est parfois plus qu’insaisissable, des musiciens qui se lancent dans un style unique et dont on sait dès le départ que leur dessein n’est pas une quelconque reconnaissance, mais juste une envie de se faire plaisir et de convaincre quelques autres esprits tordus de les rejoindre. Un peu comme certains artistes « contemporains », le trio CHAOS E.T. SEXUAL (Pseudonymes respectifs des trois musiciens) se pose d’entrée comme une entité très particulière et inclassable. Jusqu’auboutistes branleurs, ou génies en herbe ? Toujours difficile de se positionner avec ce type de projet et d’avoir la moindre objectivité face à de telles énigmes.

De prime abord, il va falloir drôlement s’ouvrir l’esprit pour appréhender la configuration et l’aura du groupe. Pour faire « simple », nous avons ici une sorte de « post-rock-doom-electro-metal-dub instrumental » entêtant, hyper répétitif et empreint de désespoir. Les trois bougres semblent en permanente improvisation et chaque titre tente d’instaurer un climat de transe chez l’auditeur. Alors, bien sûr, on pense souvent à GODFLESH (en plus simpliste et moins inspiré), mais pour apprécier ces longues minutes lors desquelles un riff en distorsion vient se répéter en quête d’infini sur fond de rythmes électroniques, il va falloir faire preuve d’une bonne dose de passion systématique pour les expérimentations musicales (ou de « patience », pour les plus conventionnels d’entre vous). Là se place le problème que l’on rencontre face à ce type de musique : comme dit précédemment, certains vont crier au génie, les autres vont s’emmerder royalement et considérer le tout comme une forme de snobisme élitiste. L’autre facette récurrente du trio réside en l’utilisation permanente d’un mid-tempo assommant et, hormis le très « métallique » « Brain-State-in-A-Box », on tombe parfois dans l’horripilant.

En résulte tout de même une expérience sonore qui, sans être totalement aboutie, respire la sincérité et s’apparente à un voyage sous drogue de synthèse. De plus, il y’a tout à parier pour que, à l’instar d’un SUNN O))), CHAOS E.T. SEXUAL révèle sa véritable identité sur scène. A réserver en priorité aux plus ouverts d’esprit et aux amateurs d’O.V.N.I.