La scène métal Suisse possède aussi son groupe de "stoner/sludge/doom", nous l'avons écouté. LORD OF THE GRAVE nous vient de Bâle, sous la forme d'un trio et nous a déjà fait goûter aux délices lourds et occultes métalliques au travers d'un premier opus, "Raunacht", paru en 2009, trois années après la formation de cette entité maléfique.
Aujourd'hui, leur second album intitulé "Green Vapour" va essayer de nous enfumer les orifices du crâne avec une vapeur nauséabonde et poisseuse, comme l'indique l'artwork de couverture du CD. Nous ne devrions pas être trompés sur la "marchandise" proposée, du moins, nous l'espérons.

"Green Vapour" en effet ne déçoit pas dès la première audition. Tout y est, stoner psychédélique, doom pachydermique et sludge crasseux. Cinq titres pour 44 minutes d'enregistrement, ici on a décidé de nous transporter dans un espace intemporel et hypnotique grâce à des déviances 70's à la guitare vintage, grâce à une basse énorme raclant le sol de sa lourdeur, la batterie n'étant là que pour soutenir l'édifice, car un peu en retrait. Cet édifice horrifique et toxique qui nous envahit progressivement l'esprit. De ce fait, nous avons donc le cerveau embué par le premier titre, "Raping Zombies", et ses 15 minutes de durée, une masse noire en soi avec le chant écorché, raviné, essayant de sortir de la boue marécageuse du sludge. Les quatre autres pistes profitent de notre ensorcellement pour nous faire ingurgiter encore plus de doom acide en border line d'un stoner aux voix plus claires ,mais aux accents maladifs. Alors, nous pouvons dire que cet enregistrement terrifiant s'écoute bien même si les composition, hésitant entre doom, stoner, heavy-metal et sludge, nous ramènent forcément dans le giron de groupes tels que BLACK SABBATH, évidemment, mais aussi ELECTRIC WIZARD première période. Manque peut-être un peu de magie (noire), de folie ordinaire et d'imagerie morbide pour nous détruire la substance grise en y laissant des traces indélébiles après écoute en boucle. Mais LORD OF THE GRAVE est sur la bonne route, encore un petit effort et tout sera parfait, nous les soutenons dans leur démarche.

Les inconditionnels du doom devraient en conséquence se pencher sur "Green Vapour", c'est certain. L'ambiance étouffante de cet album vaut quand même largement le détour pour sa noirceur palpable et le voyage cérébral angoissant qui nous est proposé.