Comment ne pas passer à côté des francophones Québecquois de CRYPTOPSY ? Après un très bon retour aux sources plus tôt cette année (ou tout du moins il y a quelques mois) avec un septième album éponyme auto-produit qui mettait aux oubliettes le "Deathcore en carton pâte" de "Unspoken Kings" (2008), CRYPTOPSY, par le biais de Century Media, revient par la même sur toute sa carrière avec un premier "Best Of", "The Best of us bleed".

Alors qu'y-a-t-il de bon à sortir ce best of ? Comme je le citais plus haut, après une évolution musicale loupée, le quintette de Montréal est revenu à ses premières amours de "Brutal Death Technique" et a mis de côté ses instrumentalises "Core". L'occasion pour les néophytes de découvrir le chemin parcouru par les précurseurs, le Canada étant pour moi le berceau du genre (QUO VADIS, NEURAXIS, ...) et présent sur la scène depuis le début des 90.
Au menu donc, ce double best of permet la publication de trois "nouveautés" issues des sessions de "Cryptopsy" et de quelques boni comme la reprise de "Oh my fucking God" (STRAPPING YOUNG LAD) tiré d'un tribute, de quatre morceaux tirés des répétitions de "Whisper Supremacy", de sept titres (rien que ça !) du monstrueux "None So Live", et bien sûr des "morceaux choisis" de leur discographie (trois par album en moyenne)... Ce qui nous fait un total de trente-deux titres pour un peu plus de deux heures de brutalité !

En ce qui concerne le choix des morceaux en eux-mêmes, les trois "faces B" sont de la même trempe que "Cryptopsy" et font prolongement à cet opus. La reprise de SYL est à mon avis valable sans être exceptionnelle, préférant l'originale. CRYPTOPSY a joué la carte de la décroissance donc en commençant par le plus neuf. Malgré le fait qu'"Unspoken Kings" soit l'album "noir", les titres choisis restent les plus efficaces et l'on oublie presque les vocalises "claires", gros point noir de cet opus. Viennent ensuite "Once was Not" (2005) avec "Endless Cemetary" entre autres ; puis "And Then You'll Beg" (2000) avec l'excellent "We Bleed" suivi de "Voice of Unreason" et pour terminer le premier CD "Whisper Supremacy" (1998) avec trois morceaux cultes que sont "Cold Hate, Warm Blood", "White Worms" et "Emaciate". A noter que les titres n'ont pas subi de remastering, ce qui permet à l'auditeur de plonger dans le passé pour découvrir l'évolution sonore du groupe.
Et le CD2 (restant mon préféré) est réservé à la période "Lord Worm" (ex-chanteur du combo) et ses gutturales/grognements dont je ne me lasse pas avec trois "tubes" de "None So Vile" (1996) que sont "Phobophile", "Slit Your Guts" et "Crown of Horns" et pour terminer deux titres du premier méfait qu'est "Blasphemies made flesh" (1994), deux titres mais pas des moindres : "Defenestration" et "Abigor". D'ailleurs pour le coup, ces deux titres auraient pu être "liftés"car le son a mal vieilli et reste somme toute un poil "chaotique"... Les sept titres du "None So Live" sont également bien choisis, ne serait-ce que par la présence du "Grave of the Fathers/Drum solo" de Flo Mounier qui à lui seul vaut l'achat du "live", mais dont quatre titres ont déjà leur place dans la tracklist... Et enfin et surtout pour les collectionneurs, les quatre répétitions de "Whisper Supremacy" qui pour le coup sont franchement dispensables...

2012 signe l'année du retour de CRYPTOPSY et un retour en force avec un album puis ce best of pour ceux qui ne connaissaient pas ou peu le groupe.
Chacun de leurs opus a le droit au même traitement de faveur, pas de remastering et un tracklisting bien fourni. On aurait tout de même préféré d'autres morceaux concernant les choix du "live", quoique ceux-ci peuvent également servir à donner un aperçu sonore entre "studio" et "live".
Seuls les trois inédits pourraient intéresser les "déjà connaisseurs", ce best of étant plutôt adressé aux néophytes. Pour une compilation, on a déjà vu pire.